Gaspillage : après l’avoir rejetée au Sénat, Brune Poirson soutient l’interdiction du plastique jetable en 2040
En septembre dernier au Sénat, Brune Poirson avait demandé une seconde délibération d’un amendement interdisant l’utilisation du plastique à usage unique en 2040. À l’Assemblée nationale, lundi, la secrétaire d’État a soutenu un amendement dans ce sens d’une députée LREM, qu’elle juge plus « opérant ».

Gaspillage : après l’avoir rejetée au Sénat, Brune Poirson soutient l’interdiction du plastique jetable en 2040

En septembre dernier au Sénat, Brune Poirson avait demandé une seconde délibération d’un amendement interdisant l’utilisation du plastique à usage unique en 2040. À l’Assemblée nationale, lundi, la secrétaire d’État a soutenu un amendement dans ce sens d’une députée LREM, qu’elle juge plus « opérant ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En trois mois, Brune Poirson a-t-elle changé d’avis sur l’interdiction du plastique à usage unique en 2040 ? Pour le sénateur communiste, Guillaume Gontard, qui avait déposé un amendement dans ce sens en septembre, lors de l’examen du projet de loi Économie circulaire à la Haute assemblée, la raison de ce revirement serait plutôt politique. « Je pense qu’elle a voulu se réserver la primeur de cette annonce devant l’Assemblée nationale. C’est de l’affichage. Mais quitte à faire de la com, elle aurait pu ramener l’interdiction des plastiques à usage unique en 2030 » sourit-il.

Lundi soir, lors de l’examen du projet de loi antigaspillage, les députés ont adopté un amendement de la députée LREM, Laurence Maillart-Méhaignerie, avec pour objectif : la « fin de mise sur le marché des emballages plastique à usage unique d'ici 2040 ». La disposition concerne « tous les emballages alimentaires, les flacons, bouteilles, ce qui est partout dans nos placards pour l'usage domestique et industriel ». « Un signal très fort et concret que la France envoie ce soir à ses partenaires européens et au reste du monde » s’est félicitée la secrétaire d’État.

Au Sénat, la mesure avait été adoptée seulement quelques heures

Et pourtant, quelques semaines plus tôt, au Sénat, un amendement de Guillaume Gontard, portant le même objectif, avait été adopté… Le temps de quelques heures. En effet, à la fin de l’examen du projet de loi, avec l’accord du président centriste de la commission du développement durable, Hervé Maurey et celui de la rapporteure LR du texte, Marta de Cidrac, Brune Poirson avait demandé une seconde délibération sur cet amendement et sur trois autres, comme celui de la sénatrice Sophie Taillé-Polian interdisant la pratique du suremballage plastique. « Si je partage pleinement, non seulement les objectifs de ces quatre amendements, mais aussi les ambitions qu’ils visent à traduire, leurs dispositions posent des difficultés concrètes de mise en œuvre. Elles sont également en contradiction avec le droit européen » avait justifié la secrétaire d’État. Les amendements avaient finalement été supprimés au grand regret de Guillaume Gontard qui avait dénoncé un « coup politique » voir la vidéo.

 

Économie circulaire : le Sénat vote l’interdiction des plastiques à usage unique pour 2040 avant de se raviser: regret de Guillaume Gontard
02:50

« Je suis amer que l'on revienne sur un amendement fixant la suppression des plastiques à 2040. Sur les réseaux sociaux, on me dit que c'est 2022 qu'il faudrait » avait-il ajouté. L'acteur, Pierre Niney a d'ailleurs partagé cette idée sur Twitter, ce mardi.

« L'amendement du sénateur Gontard n’était pas opérant »

Contacté par publicsenat.fr, l’entourage de Brune Poirson réfute tout revirement et indique « que l’amendement du sénateur Gontard n’était pas opérant ». « L’amendement adopté par les députés fixe non seulement un point d’arrivée, 2040, mais aussi le chemin pour y parvenir ». Le dispositif adopté hier soir, comporte des objectifs successifs de réduction, de réutilisation ou de recyclage des emballages plastique à usage unique, fixés par décrets tous les cinq ans, jusqu'à mettre fin à leur mise sur le marché en 2040.

« Si Brune Poirson avait la volonté de travailler avec le Sénat sur cet objectif, nous aurions pu le faire en septembre. Mais ce n’est pas ce qu’elle nous a dit » répond Guillaume Gontard.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Francois Bayrou s Press conference about budget plan
5min

Politique

Vote de confiance : quels sont les scénarios de l’après ?

François Bayrou a pris de court la classe politique en annonçant, lundi 25 août, qu’il engagerait la responsabilité de son gouvernement devant l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain. En quête d’une « clarification », le premier ministre espère rallier une majorité autour de sa trajectoire budgétaire, qu’il présente comme décisive pour l’avenir économique du pays. Mais le rapport de force parlementaire laisse présager une issue défavorable.

Le

SIPA_01218881_000054
6min

Politique

Dissolution : Marine Le Pen pourrait-elle se représenter malgré sa peine d’inéligibilité ?

Après l’annonce du vote de confiance à l’Assemblée le 8 septembre, Marine Le Pen a émis le souhait d’une nouvelle dissolution. Une demande qui, à première vue, interpelle de la part de la patronne des députés RN, frappée d’une peine d’inéligibilité avec exécution provisoire. Pourquoi Marine Le Pen pense-t-elle pouvoir se représenter ? Explications.

Le

PARIS: la Rencontre des Entrepreneurs de France 2025 du Medef -Intervention de Francois Bayrou, Premier Ministre
10min

Politique

Vote de confiance : l’appel à négocier de François Bayrou a-t-il une chance d’aboutir ?

A peine lancée, l’invitation de François Bayrou aux chefs de partis pour tenter de trouver des points d’accord sur le budget, lui assurant sa survie à Matignon avant le vote de confiance, a déjà du plomb dans l’aile. Le RN ira mais ne bouge pas. Le PS, qui fera des propositions ce week-end, réserve encore sa réponse. Les Ecologistes ne se déplaceront pas. Un trou de souris qui semble se refermer, comme un piège.

Le