Barack Obama a prononcé hier son discours d’adieu, et l’investiture du nouveau président Donald Trump aura lieu le 20 janvier prochain. Alors qu’un changement radical de politique et de style semble se dessiner à la tête de la première puissance mondiale, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, estime toutefois que la continuité se réalisera au niveau de la politique étrangère et du désengagement des Etats-Unis sur la scène internationale. « Donald Trump a dit que l’Amérique n’avait pas à être le gendarme du monde partout, et qu’elle n’avait pas la mission de démocratiser le monde entier. C’est une rupture avec la tradition américaine depuis un siècle, mais par rapport à laquelle Obama était déjà en retrait ».
« En réalité, ce que dit Trump sur le plan international n’est pas totalement le contraire de ce que fait Obama, alors qu’il y a des différences très profondes entre cette position et celle d’Hillary Clinton ».
Un désengagement de la part de Barack Obama qui avait déçu les dirigeants européens. Mais pour Hubert Védrine, « Barack Obama a été un grand président, qui avait fait une analyse absolument remarquable de l’évolution générale du monde ». Alors que l’Europe s’inquiète des positions du nouveau président sur des sujets comme le climat ou les relations avec l’Iran et la Russie, Hubert Védrine appelle les dirigeants du Vieux continent à prendre « en urgence des points de vue clairs » sur ces sujets. « Le moment du jugement historique d’Obama viendra après » croit-il.