Bariza Khiari : « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »

Bariza Khiari : « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »

Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris, était ce matin l’invitée de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Déléguée nationale d’En Marche depuis octobre dernier, elle s’est réjouie de la nomination d’Édouard Philippe au poste de Premier ministre. Et, bien qu’elle ne se représente pas aux sénatoriales prochaines, elle plaide pour la formation d’un groupe de majorité présidentielle au Sénat.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Hier, le député-maire LR du Havre Édouard Philippe a été nommé chef du gouvernement par Emmanuel Macron. « Ce Premier ministre, c’est cette transgression positive que le Président souhaitait »,  se félicite Bariza Khiari, qui estime qu’il s’agit d’une personnalité « Macron-compatible ». Selon la sénatrice socialiste, cette décision est « conforme à l’ADN » de la République en marche, à savoir une véritable recomposition politique marquée par un dépassement du clivage gauche/droite.

Un « groupe de majorité présidentielle au Sénat »

La déléguée nationale d’En marche confie en avoir « assez de ce mur de Berlin qui sépare » la droite de la gauche. « Plusieurs fois, j’ai eu envie de voter des choses que la droite proposait », se désole-t-elle. Présente sur les bancs du Sénat sous l’étiquette du Parti socialiste depuis près de treize ans, elle assure qu’elle ne se représentera pas aux sénatoriales prochaines, mais appelle à la formation d’un « groupe de majorité présidentielle au Sénat », sur le modèle de ce qui devrait se passer à l’issue des législatives. «Ceux du groupe socialiste qui souhaitent le succès du Président le rejoindront », prévoit Bariza Khiari.

Bariza Khiari : "Au Sénat il pourrait y avoir un groupe de majorité présidentielle"
00:29

La sénatrice affirme que le clivage gauche/droite qui polarisait jusque-là la vie politique française est en train de disparaître : « La gauche est en pleine décomposition » et « après les législatives il va y avoir trois camps à droite : celui des extrêmes avec Wauquiez et consorts, le camp de la droite républicaine et celui qui a compris dans quel monde on vivait avec NKM, Le Maire. » Hier soir, après la nomination d’Édouard Philippe, ces derniers et une vingtaine d’autres élus de droite ont d’ailleurs appelé à répondre « à la main tendue par le Président de la République. »

Bariza Khiari : "La gauche est en pleine décomposition"
00:47

« Des ministres de droite modérée »

Bariza Khiari attend, confiante, l’annonce de la composition du gouvernement du nouveau Premier ministre, qui devrait intervenir en fin de journée. « Sous Sarkozy il y a eu une tentative d’ouverture vers la gauche, mais à une dose homéopathique. Là le niveau est plus fort et assumé », anticipe-t-elle. Elle valide la vision du président de la République et de son chef de gouvernement, à avoir un mélange de personnalités de droite et de gauche, auxquelles s’ajouteront des personnes issues de la société civile. Elle précise toutefois qu’il serait préférable que les ministres de « droite modérée » aient des « points de convergence » avec le PS sur les questions de société, à commencer par la laïcité. Une question qui intéresse tout particulièrement celle qui ambitionne désormais de « structurer l’islam de France » : « Il faut des Républicains de confession musulmane qui s’investissent dans la structuration de l’islam de France ». Un combat qu’elle mènera hors du gouvernement : « Je ne serai pas ministre » assure celle qui s’apprête à laisser la vie sénatoriale derrière elle.

Dans la même thématique

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
6min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : « Il se pose en sauveur de sa propre majorité, mais aussi en sauveur de l’Europe »

Le chef de l'Etat a prononcé jeudi 25 avril à la Sorbonne un long discours pour appeler les 27 à bâtir une « Europe puissance ». À l’approche des élections européennes, son intervention apparait aussi comme une manière de dynamiser une campagne électorale dans laquelle la majorité présidentielle peine à percer. Interrogés par Public Sénat, les communicants Philippe Moreau-Chevrolet et Emilie Zapalski décryptent la stratégie du chef de l’Etat.

Le

Paris : Speech of Emmanuel Macron at La Sorbonne
11min

Politique

Discours d’Emmanuel Macron sur l’Europe : on vous résume les principales annonces

Sept ans après une allocution au même endroit, le président de la République était de retour à La Sorbonne, où il a prononcé ce jeudi 25 avril, un discours long d’1h45 sur l’Europe. Se faisant le garant d’une « Europe puissance et prospérité », le chef de l’Etat a également alerté sur le « risque immense » que le vieux continent soit « fragilisé, voire relégué », au regard de la situation internationale, marquée notamment par la guerre en Ukraine et la politique commerciale agressive des Etats-Unis et de la Chine.

Le

Police Aux Frontieres controle sur Autoroute
5min

Politique

Immigration : la Défenseure des droits alerte sur le non-respect du droit des étrangers à la frontière franco-italienne

Après la Cour de Justice de l’Union européenne et le Conseil d’Etat, c’est au tour de la Défenseure des droits d’appeler le gouvernement à faire cesser « les procédures et pratiques » qui contreviennent au droit européen et au droit national lors du contrôle et l’interpellation des étrangers en situation irrégulière à la frontière franco-italienne.

Le

Objets
4min

Politique

Elections européennes : quelles sont les règles en matière de temps de parole ?

Alors que le président de la République prononce un discours sur l’Europe à La Sorbonne, cinq ans après celui prononcé au même endroit lors de la campagne présidentielle de 2017, les oppositions ont fait feu de tout bois, pour que le propos du chef de l’Etat soit décompté du temps de parole de la campagne de Renaissance. Mais au fait, quelles sont les règles qui régissent la campagne européenne, en la matière ?

Le