La sortie de Sophie Primas mardi 20 mai sur CNews est très mal passée dans les rangs des parlementaires Renaissance ou encore MoDem, à seulement deux ans de la prochaine présidentielle. Lors de cette interview matinale, la porte-parole, qui a construit sa carrière politique au RPR, puis à l’UMP et aux Républicains, est allée jusqu’à prédire la « fin du macronisme », « dans les mois qui viennent ». « Cela viendra avec la fin du deuxième quinquennat en 2027 », a-t-elle assuré. De quoi provoquer un trouble dans les rangs du socle commun, où le gros des troupes est constitué de parlementaires qui se sont engagés avec Emmanuel Macron.
« Ça m’inspire un sourire », a grincé le sénateur François Patriat, à la tête du groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants (RDPI). « Je pense dans l’euphorie d’une victoire [celle de Bruno Retailleau à la tête de LR, ndlr] qu’on pense définitive et porteuse d’avenir, on peut se laisser aller », a ajouté ce fidèle de la première heure d’Emmanuel Macron.
Sophie Primas est devenue ministre grâce à « un gouvernement qui est porté par des macronistes »
Le sénateur Renaissance a ensuite ajouté que les propos de l’ancienne sénatrice LR n’avaient été « bien perçus » et qu’ils mettaient en doute une forme de solidarité gouvernementale. « Je m’interroge quand même d’un ministre, qui est au gouvernement, qui appartient à une coalition dans laquelle y’a des macronistes, et s’il est là, il y a justement un gouvernement qui est porté par des macronistes notamment, que ce soit à la fois le Premier ministre et d’autres ministres qui l’ont intégré », a rappelé le sénateur. « Je pense qu’elle a l’a regretté elle-même, elle a compris qu’elle avait fait une gaffe. Je pense qu’elle l’aura d’elle-même compris, et que ce sera sa propre sanction », a-t-il conclu.
François Patriat a par ailleurs soutenu les annonces de Bruno Retailleau, après la remise d’un rapport « accablant » sur les Frères musulmans. « Il n’est pas impossible ou il n’est pas négligeable de pouvoir envisager peut-être une deuxième loi sur le séparatisme », a-t-il accueilli. Le sénateur s’inquiète en particulier d’un « entrisme » et d’un « projet porté par les Frères musulmans contraires aux valeurs de la République ». Le sénateur considère en outre que la proposition portée par Gabriel Attal, pour interdire le port du voile chez les mineures de moins de 15 ans, n’était « pas une atteinte aux libertés ». Il a indiqué qu’il ne s’y opposerait pas.