Politique
Le Collège-Lycée expérimental d’Hérouville-Saint-Clair invente une école différente. Créé en 1982 par une poignée de professeurs, cet établissement du Calvados propose des horaires aménagés pour mieux respecter le rythme de l’enfant.
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Les débats budgétaires risquent d’être longs. Deux articles seulement ont été examinés à l’Assemblée, et les accusations réciproques entre le PS et LFI fusent déjà. D’un côté, un amendement LFI pour mettre en place l’impôt universel et lutter contre les paradis fiscaux qui n’ont pas de conventions fiscales avec la France n’a pas été adopté à une voix près alors que les socialistes se sont abstenus.
De l’autre, le PS a proposé de n’indexer sur l’inflation que les premières tranches du barème de l’impôt sur le revenu, ce qui revenait à augmenter le taux d’imposition réel des Français les plus riches. Mais avant de pouvoir examiner cet amendement socialiste, un amendement LR d’indexation de l’ensemble du barème – mesure habituellement votée tous les ans au début de l’examen du budget – a été adopté avec les voix de LFI, qui avait présenté un amendement identique. L’adoption de cet amendement a « fait tomber » celui des socialistes qui n’a donc pas été débattu, ce qui n’a pas permis aux différents groupes politiques de se positionner.
« Si nous n’avions pas voté cet amendement, la droite n’aurait pas voté le nôtre, et le barème de l’impôt sur le revenu n’aurait pas été indexé sur l’inflation, ce qui aurait soumis 200 à 300 millions de pauvres à l’impôt sur le revenu », explique Manuel Bompard. Le coordinateur de LFI « regrette » ainsi « que le Parti socialiste se trumpise et raconte de fausses informations » en accusant LFI de faire un cadeau aux plus riches. « Mon sujet n’est pas le Parti socialiste, je m’en fiche. Nous avons été élus pour défendre des gens, et quand des mesures dans le budget aident les plus pauvres, je fais mon travail », ajoute-t-il. Quitte à voter avec la droite ? « Mais bien sûr, je vote les mesures. »
Et sur le fond des mesures, deux autres points chauds animent ces débats budgétaires. D’abord concernant le budget de l’Etat, le gouvernement a reporté l’examen de la taxe Zucman, que LFI continue de défendre en l’état, et non le dispositif de taxation des hauts patrimoines socialiste, explique son coordinateur. « Il y a dans le dispositif proposé par les socialistes, une exonération des biens professionnels. Or ces holdings familiales sont l’outil principal utilisé par les grandes fortunes pour être moins imposé que les classes moyennes. Si vous enlevez ça, vous passez complètement à côté de cet objectif. Ce n’est pas une taxe Zucman », développe Manuel Bompard.
LFI devrait donc défendre le dispositif initial, mais n’exclut pas de voter la proposition socialiste. « Je vais attendre de voir ce qu’il y a dedans, je n’exclus rien. On a besoin d’augmenter la fiscalité des plus riches dans le pays, il n’y a pas de difficulté là-dessus. Mais si c’est voté, ça ne suffira pas à nous faire voter l’ensemble du budget, ce qui est quand même le sujet », estime le député des Bouches-du-Rhône.
Ensuite, la fameuse « lettre rectificative » (voir notre article) a finalement fait figurer le compromis entre les socialistes et le gouvernement sur les retraites dans le budget de la Sécurité sociale. « Ce que le gouvernement propose, c’est un décalage d’un an de l’entrée en vigueur de la réforme des retraites. La génération qui devait partir à 64 ans cela devait être les gens nés en 1968, là ça serait les gens nés en 1969. C’est un décalage d’un an qui ne concerne pas tout le monde, notamment les carrières longues », détaille Manuel Bompard, alors que les socialistes revendiquent avoir décroché une « suspension » de la réforme.
« Cette disposition figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale du gouvernement, donc nous ne voterons pas les amendements de suppression. Mais cette ‘victoire’ est une entourloupe, il y a même une hypothèse dans laquelle elle ne figure plus dans le budget soumis à l’Assemblée nationale en seconde lecture », estime le coordinateur de LFI suite aux déclarations de Gérard Larcher qui promet que ce décalage du calendrier d’application de la réforme sera supprimé au Sénat.
La France Insoumise continuera donc de se battre contre ce budget, affirme son coordinateur, quitte à déposer à nouveau une motion de censure dans les prochaines semaines ? « On a le droit de déposer trois motions de censure spontanées au cours de la session parlementaire, donc il ne faut pas en ‘gaspiller’ une. Mais je pense qu’il y en aura une avant Noël, au moment de l’expiration du débat budgétaire », répond Manuel Bompard.
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