Le premier déplacement officiel du président de la République depuis plus d’un mois était particulièrement scruté. Lors des assises de l’économie de la mer à La Rochelle, Emmanuel Macron en a profité pour réagir aux débats budgétaires en cours à l’Assemblée nationale. Alors que les députés examinaient la partie recettes du projet de loi de finances jusqu’à ce matin, le chef de l’Etat s’est étonné du retour de certains discours avant d’affirmer qu’on « ne grandit pas un pays en attaquant ses champions ».
Emmanuel Macron défend les « champions » maritimes français
« On ne rend pas les gens plus petits, plus grands quand on empêche les plus grands d’avancer. On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d’avancer, d’aller conquérir de nouveaux marchés », a également déclaré le président de la République. Une référence à peine voilée aux récents débats dans l’hémicycle où les députés ont rejeté la création de la taxe Zucman et de sa version allégée proposée par les socialistes.
Avec des alliances parfois étonnantes entre la gauche et le RN, les parlementaires ont également adopté, en première lecture, un impôt sur les bénéfices des multinationales ainsi que la pérennisation de la taxe sur les bénéfices des grandes entreprises. Le PDG de l’armateur CMA-CGM, Rodolphe Saadé, n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion d’affirmer que « la fiscalité ne peut pas tout » rappelant que son entreprise s’est acquittée de 500 millions d’euros l’année précédente au titre de la taxe sur les bénéfices des grandes entreprises. En séance publique, les députés ne sont pas parvenus à remettre en cause la taxe au tonnage, un régime fiscal avantageux pour les armateurs.
« Je souhaite que les budgets prévus soient bien dégagés »
Après son plaidoyer en faveur des « champions » industriels français, Emmanuel Macron a également assuré que le budget respecterait les engagements déjà pris, notamment en matière de défense. « Avec la loi de programmation militaire, nous mettons en œuvre les engagements pris et nous continuons […] Nous mettrons en œuvre non seulement ce qui est prévu dans la loi de programmation militaire, mais ce que j’ai pu annoncer à Brienne », déclare le chef des armées. Le 13 juillet, dans son discours aux armées, Emmanuel Macron annonçait une rallonge de 3,5 milliards d’euros pour le budget des armées portant l’augmentation totale à 6,7 milliards d’euros pour 2026.
« Je souhaite que les budgets prévus soient bien dégagés, nous ne pouvons pas laisser nos industriels sans soutien financier », affirme le président de la République, assumant de faire du budget des armées une priorité. Un enjeu de souveraineté alors que le chef de l’Etat a répété que les Européens ne pouvaient « rester les derniers herbivores » dans un « monde de carnivores ».