Anquetil-Poulidor, quand la France se déchirait sur le Tour de France
Eté 1964, le pays s’apprête à vivre un Tour de France historique, baptisé par certains « le Tour des tours ». Une canicule s’abat sur les coureurs, l’immense champion et grand favori Jacques Anquetil est au départ de la course, tous les ingrédients sont réunis pour vivre un grand moment de cyclisme. Mais ce qui va rendre encore plus exceptionnel le rendez-vous sportif de l’année, c’est le duel au sommet entre le quadruple vainqueur de la Grande Boucle et l’outsider Raymond Poulidor. Dans le documentaire « Anquetil le vainqueur… Poulidor le héros », Jean-Louis Saporito refait le tracé de la course et nous propose un récit de ses nombreuses péripéties.
Eté 1964, le pays s’apprête à vivre un Tour de France historique, baptisé par certains « le Tour des tours ». Une canicule s’abat sur les coureurs, l’immense champion et grand favori Jacques Anquetil est au départ de la course, tous les ingrédients sont réunis pour vivre un grand moment de cyclisme. Mais ce qui va rendre encore plus exceptionnel le rendez-vous sportif de l’année, c’est le duel au sommet entre le quadruple vainqueur de la Grande Boucle et l’outsider Raymond Poulidor. Dans le documentaire « Anquetil le vainqueur… Poulidor le héros », Jean-Louis Saporito refait le tracé de la course et nous propose un récit de ses nombreuses péripéties.
« Anquetilistes » contre « Poulidoristes », la France des années 1960 est divisée en deux camps. D’un côté, les supporters de Jacques Anquetil, coureur cycliste au palmarès époustouflant, au mental d’acier et à l’endurance hors-normes ; de l’autre, les fans de Raymond Poulidor, professionnel depuis peu, moins performant sur le papier mais dont la bonhommie et les origines sociales très modestes vont rendre le personnage attachant aux yeux de millions de Français. « Moi j’étais les deux », raconte le journaliste Jacques Augendre : « Ces deux-là ont été deux immenses champions, il n’y avait pas de grosse différence sur le plan athlétique, ce qui a fait la différence c’est l’ambition. »
L’ambition, la rage de gagner, le mental… Elles sont peut-être là les explications au fait que l’un fut un premier malaimé et l’autre un éternel deuxième adulé. « Un champion doit avoir faim ou avoir de l’orgueil, s’il a les deux, ça deviendra forcément un champion » explique Raphaël Geminiani, directeur sportif de Jacques Anquetil. Le Normand avait les deux, à n’en pas douter, au point même d’agacer une partie du public français. Prêt à rugir, faisant corps son vélo, ne montrant jamais rien de sa souffrance pendant l’ascension des cols, méprisant parfois son rival, Poulidor qu’il trouvait « en dilettante ». « Il faut dire aux jeunes qui veulent faire du vélo qu’il faut apprendre à souffrir et s’habituer à souffrir. » disait-il.
Une détermination presque pas assez humaine pour conquérir le cœur des Français trop séduits par un Poulidor léger, simple, accessible : « Je sortais de ma campagne, du jour au lendemain je suis passé pro et ça a été tout de suite la réussite. Moi j’étais heureux. Lorsque je me réveillais le matin, jamais je ne me disais ‘aujourd’hui tu vas gagner’, jamais ! J’étais heureux. », raconte « Poupou ». Heureux, il l’était, mais numéro 1, jamais. De là à penser que c’est cette incapacité à monter sur la première marche du podium qui plaisait aux Français, il n’y a qu’un pas que le journaliste radio Daniel Pautrat ose franchir : « la France était à majorité Poulidoriste parce qu’il ne gagnait pas. »
Il s’en est pourtant fallu de peu, lors de plusieurs étapes. Comme dans le col du Galibier où Anquetil est à la peine, Poulidor fait une échappée mais se fait rattraper dans la descente et finit deuxième. Ou comme la fois où Poulidor lit mal le déroulé de la course et fait un sprint trop tôt. Deuxième, encore ! Les « Anquetilistes » ne le louperont pas, ils se déchaineront, « trop bête pour gagner le Tour », « c’était les intelligents contre les ploucs », se souvient l’historien Serge Laget. Ou enfin, lorsque Anquetil, au bord de l’abandon, soutenu à bout de bras par son coéquipier Louis Rostollan, finit par se lancer dans une course irréfléchie, presque suicidaire, sur une route où le brouillard empêche de voir à 10 mètres. Là aussi, il finira par rattraper et même dépasser un Poulidor victime d’un incident technique.
Un peu de réussite pour l’un, un peu de malchance pour l’autre, le feuilleton de cette rivalité entre les deux coureurs tiendra en haleine les Français jusqu’à la fin du Tour de France 1964, jusqu’à l’arrivée au Parc de Princes, où le temps de quelques minutes Poulidor pensera être le vainqueur. Il lui manquera seulement quelques secondes. « Poupou » ne remportera jamais le Tour de France, mais cette Grande Boucle le fera entrer dans la cour des grands, dans la catégorie des champions.
Retrouvez le documentaire « Anquetil le vainqueur… Poulidor le héros », de Jean-Louis Saporito le 11 août à 22h sur Public Sénat puis en replay sur notre site internet ici.
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