« Si à chaque fois que vous venez devant le Sénat, vous annoncez une hausse de 300 millions, nous vous réinviterons très prochainement », a commenté Laurent Lafon, le président centriste de la commission de la culture et de l’éducation du Sénat après le propos introductif de Rachida Dati. Auditionnée par la commission pour présenter son budget 2025, la ministre n’est, en effet, pas venue les mains vides.
« Le patrimoine la grande priorité de ce gouvernement »
Son budget jusque-là stabilisé à hauteur de 4,45 milliards d’euros, hors audiovisuel public, va connaître une rallonge de 300 millions d’euros fléchée vers le patrimoine déjà doté de 1,2 milliard d’euros dans le projet de loi de finances. « On est dans une situation exceptionnelle », a-t-elle justifié soulignant que sur les 45 000 monuments historiques, 20 % étaient en mauvais état et 5 % en état de péril, soit 2 000 monuments susceptibles de disparaître dans les prochains mois. « A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle […] le gouvernement à mon initiative porte un amendement qui va ajouter 300 millions d’euros au budget de la culture pour répondre à cette urgence patrimoniale », a-t-elle annoncé avant d’ajouter vouloir faire « du patrimoine la grande priorité de ce gouvernement ».
Tous les territoires sont concernés
La ministre, a par ailleurs, assuré que « tous les territoires » seraient concernés en particulier « la ruralité ». « Très concrètement, cet amendement permettra un effort supplémentaire de 55 millions d’euros pour les monuments historiques en régions », a-t-elle poursuivi. L’amendement permettra en outre de débloquer « une enveloppe de 23 millions d’euros pour les musées dans les territoires ».
Sans détailler les montants, Rachida Dati a souligné que le gouvernement aurait « une attention particulière pour les besoins les plus impérieux de nos grands établissements », citant, le Centre Pompidou à Paris, le Château et le domaine de Versailles, Fontainebleau et Chambord.