Culture
Trois jours après le cambriolage spectaculaire au musée, sa présidente Laurence des Cars a été entendue par la commission de la culture du Sénat, pour des « explications » sur ce fiasco qui a fait le tour du monde.
Le
Par Aglaée Marchand
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Dimanche 19 octobre, sur les coups de 9 heures 30, quatre malfaiteurs se sont introduits dans l’enceinte du musée du Louvre, dérobant en moins de dix minutes, huit pièces des joyaux de la Couronne de France, dont le préjudice a été évalué à 88 millions d’euros. Rapidement, cet incident « que tous les professionnels des musées redoutent matin, midi et soir », selon la présidente-directrice Laurence des Cars auditionnée au Sénat le 22 octobre, a mis en exergue de larges failles dans la sécurité de l’édifice.
Plus d’une semaine après « le cas du siècle », une délégation de sénateurs de la commission de la Culture s’est rendue sur place afin d’établir un état des lieux. « Nous ressortons de cette visite avec l’intime conviction qu’il est nécessaire maintenant de réaliser dans les plus rapides délais ce schéma directeur de sécurité », qu’il s’agisse du réseau ou du matériel de vidéo surveillance, a affirmé Laurent Lafon lors d’un point de presse à sa sortie du musée. Le ton du sénateur centriste est alarmant : « On est sur l’organisation de la sécurité qui n’est pas conforme à ce qu’on peut attendre d’un musée aujourd’hui ». Et de poursuivre : « Aujourd’hui, on ne peut pas qualifier les conditions de sécurité comme étant exemplaires au sein du Louvre ».
Ces travaux, portés par le plan Louvre Renaissance, nécessitent des moyens financiers à hauteur de 80 millions d’euros, a rappelé le sénateur. « C’est une somme assez conséquente, il faut absolument que cet effort budgétaire soit réalisé dans les plus brefs délais ». Dès le projet de loi de finances 2026, « nous allons être extrêmement vigilants », a-t-il averti, « il faut que les crédits soient inscrits ».
Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias a tenu à saluer « l’investissement hors norme des personnels ». L’occasion aussi pour l’élu des Hauts-de-Seine de condamner les « attaques […] tout à fait injustes et totalement déplacées » à leur encontre. Regrettant « une institution qui n’a pas réussi à s’adapter à l’augmentation de la fréquentation », avec 30 000 visiteurs par jour, il a considéré que « les moyens n’ont pas suivi et qu’aujourd’hui, on paye pour ça ».
La ministre de la Culture sera entendue cet après-midi dans le cadre d’une « audition budgétaire » par le Sénat, a précisé Laurent Lafon, les sénateurs devraient en profiter pour interroger Rachida Dati « sur la question de la sécurité du Louvre, mais pas uniquement du Louvre », a clarifié le président de la commission de la Culture, « parce que nous sommes attentifs à ce que cette problématique de la sécurité des musées ne soit pas traitée uniquement sur le Louvre, mais que tous les musées qui peuvent être concernés par des faiblesses en termes de sécurité soient également clairement identifiés et que des mesures soient prises ».
Faisant état de la « faiblesse sur les caméras extérieures », celles-ci ne couvrant « pas l’ensemble des façades du Louvre », comme l’a rapporté Laurence des Cars la semaine dernière, Laurent Lafon a souligné que les acteurs concernés sont triples : le musée, mais également la préfecture de police et la Ville de Paris. « Nous organisons demain au Sénat une table ronde sur les questions de sécurité en interrogeant différentes personnes de la police, dont le préfet de police », a poursuivi le sénateur.
Agences de l'État, qui veut gagner des milliards ?