Cinéma : « Il faut baisser les prix, mais certains doivent renoncer à leurs salaires exorbitants », estime Robert Guédiguian

Invité de notre matinale, Robert Guédiguian est revenu sur les difficultés actuelles du cinéma français. Le réalisateur et producteur se prononce pour une baisse des prix des billets, qui se répercuterait sur les revenus des gros acteurs du secteur, comme les producteurs, les distributeurs, les exploitants, les acteurs riches. »
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

La fréquentation des salles de cinéma est en berne, de 30 à 35 % encore inférieure à celle de 2019, d’après le réalisateur et producteur Robert Guédiguian. Le Sénat avait prévenu dans un rapport il y a tout juste un an : 2022 est l’année de tous les dangers pour la culture, après la mise sous cloche du secteur pendant la pandémie de Covid. Les difficultés se sont confirmées, en particulier pour le grand écran. Pour Robert Guédiguian, « ce n’est pas que conjoncturel, les gens ont perdu une habitude, ça va très vite. La grande diversité du cinéma français existe toujours, mais elle est menacée »

« Ceux-là gagnent beaucoup d’argent »

Pour faire retrouver le chemin des salles de cinéma au grand public, le réalisateur a une idée « un peu provocatrice » : « Il faut baisser les prix, le cinéma est devenu un loisir de riches. On va me parler des abonnements, mais je m’en fous. Après, si on baisse les prix, cela veut dire que les producteurs, dont je fais partie, les distributeurs, les exploitants, les acteurs riches et les techniciens qui travaillent beaucoup, pas les petits intermittents, doivent aussi renoncer un peu à leurs salaires qui sont exorbitants. »Robert Guédiguan le réaffirme : « Ceux-là gagnent beaucoup d’argent, il va falloir se remettre en question. Les Français reviendront peut-être si le prix des places diminue, il faut ensuite voir au cas par cas selon les régions, les cinémas, mais il faut que le prix diminue de manière conséquente. »

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Cinéma : « Il faut baisser les prix, mais certains doivent renoncer à leurs salaires exorbitants », estime Robert Guédiguian
4min

Culture

Nicoletta : « Je ne ferai pas d’adieux, je partirai sur la pointe des pieds »

Après 50 ans de carrière, Nicoletta n’a jamais imaginé faire ses adieux à la scène. Celle qui a côtoyé les plus grands, Ray Charles comme Johnny Hallyday, n’envisage pas de raccrocher. Lucide sur le caractère éphémère des chansons, elle assure sans amertume qu’un jour « on l’oubliera ». Cette semaine Rebecca Fitoussi reçoit Nicoletta dans « Un monde un regard ».

Le

Cinéma : « Il faut baisser les prix, mais certains doivent renoncer à leurs salaires exorbitants », estime Robert Guédiguian
3min

Culture

Ibrahim Maalouf revendique « son amour pur de la France » dans une époque marquée par la « haine et le racisme »

Il y a 40 ans, la famille d’Ibrahim Maalouf fuyait le Liban dévasté par la guerre. Il se souvient de l’accueil généreux des familles françaises. Au moment où l’extrême droite est aux portes du pouvoir, il s’interroge sur cette inversion des valeurs dans le pays qui lui a permis de devenir le trompettiste de renommée internationale que nous connaissons tous. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit Ibrahim Maalouf au Dôme Tournon du Sénat dans « Un monde un regard ».

Le