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Culture : Rima Abdul Malak présente un budget « historique » en hausse de 7 % devant les sénateurs

Patrimoine, audiovisuel, cinéma… Auditionnée par la commission de la Culture dans le cadre du budget 2023, Rima Abdul Malak a présenté 11 milliards de crédits pour l’année prochaine.
Simon Barbarit

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C’est devenu une tradition. Quand Rima Abdul Malak est auditionnée par la commission de la Culture du Sénat, elle termine son propos liminaire par un poème. Mercredi soir, entendue dans le cadre du projet de loi de finances 2023, la ministre de la Culture a ponctué son propos par quelques vers de Frederico Garcia Lorca, « chants nouveaux ». « Ce chant qui va remplir l’avenir d’espérance, encore et toujours, c’est la culture », lance-t-elle.

527 millions de plus qu’en 2022

A défaut d’espérance, les sénateurs ont pu se satisfaire d’un budget en hausse pour 2023 pour un secteur durement touché par la pandémie et désormais impacté par l’inflation. Devant les élus, la ministre a vanté un budget « historique » en hausse de 7 %. 4,2 milliards pour la partie culture et 3,8 milliards pour l’audiovisuel public. « Au total, c’est 11 milliards d’euros dans le périmètre de la culture en 2023, soit 527 millions de plus qu’en 2022 […] Un budget qui concilie la résilience et les projets dans l’avenir », a-t-elle détaillé avant de reconnaître que cette hausse ne se reflétait pas toujours dans toutes les lignes mais « c’est un budget d’irrigation territoriale », assure-t-elle.Pour la première fois, le budget de l’audiovisuel public se fera sans la redevance supprimée cet été, le rapporteur pour cette mission, Jean Raymond Hugonet a noté à ce sujet que la hausse ne concernait pas « l’ensemble des sociétés de la même façon ». Les crédits de France Télévisions sont stables (1 %) […] tandis que ceux d’Arte France et France Mediaş Monde connaissent une avancée significative de près de 10 %. Comment s’est opérée cette distinction ? »

« On voit que vous savez négocier les budgets »

Rima Abdul Malak a indiqué que la répartition de cette hausse 114 millions d’euros s’était faite en totale concertation avec les groupes de l’audiovisuel public. « Mais France Télévisions a quand même + 24 millions d’euros. C’est un travail, assez fin qui a été fait », a-t-elle ajouté.« On voit que vous savez négocier les budgets. Vous étiez à une place où vous négociez à la baisse, maintenant vous montez au front pour obtenir plus », a relevé David Assouline (PS), rapporteur d’une commission d’enquête sur l’indépendance des médias, en référence à l’ancien poste de Rima Abdul Malak, comme conseillère culture et communication de l’Élysée. Le sénateur de Paris estime pour sa part qu’en prenant en compte l’inflation et les coûts de l’énergie, le budget de France Télévisions est, de fait, en baisse.Rapporteur pour la mission cinéma, le communiste, Jérémy Bacchi s’est inquiété pour un secteur qui ne s’est toujours pas relevé de la crise sanitaire. Au début du mois, les professionnels du secteur ont appelé à la mise en place des états généraux du cinéma. La ministre a indiqué qu’ils se tiendraient en décembre et jusqu’à avril et a confirmé une perte « préoccupante de 25 à 28 % de la fréquentation. « Un quart de la population d’avant Covid n’est pas revenu. Pour le court terme, elle a annoncé le financement d’une campagne de communication de 1 million d’euros dont elle a réservé la primeur aux sénateurs en présentant une affiche « On a tous une bonne raison d’aller au cinéma ».Le secteur de l’édition est lui très touché par la hausse des prix du papier. « Nous allons regarder au cas par cas avec le Centre national du livre. Les grosses maisons sont quand même, il me semble, en bonne santé et ne sont pas dans la même situation que la filière presse », a-t-elle relativisé.

JO 2024 : « L’occasion de construire un projet culturel ambitieux »

La ministre est intervenue en commission quelques minutes après l’audition de son collègue de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui a fait une annonce préoccupante pour les membres de la commission de la culture. Le ministre de l’Intérieur a indiqué « l’annulation ou le report d’événements très demandeurs en forces de l’ordre » à l’été 2024 pour cause de Jeux Olympiques. « Le but n’est pas d’interdire, mais de reporter dans le temps certains événements en lien avec les élus. Nous faisons ce travail en ce moment même pour que les programmations culturelles puissent se faire », a-t-il précisé.Tant bien que mal, Rima Abdul Malak a tenté de rassurer son auditoire. « C’est une formidable opportunité pour la France d’avoir les Jeux Olympiques en 2024, c’est aussi l’occasion de construire un projet culturel ambitieux », a-t-elle insisté rappelant la préparation « d’Olympiades culturelles » budgétées à hauteur de 3 millions d’euros pour « des concerts et des évènements ». « S’ajoute à cela les festivals habituels de l’été qui font l’ADN culturel de la France ».Mais la ministre a annoncé qu’elle avait déjà été alertée par les festivals, sur les pénuries de matériels et des locations bloquées par les Jeux Olympiques. Même les prestataires de sécurité privée sont déjà réservés pour les Jeux Olympiques.« D’où la nécessité de se coordonner avec le ministère de l’Intérieur et je vais être très mobilisée sur ce sujet », promet-elle.En ce qui concerne le patrimoine, Rima Abdul Malak a assuré, là aussi, qu’il s’agissait « d’un budget historique » de 1,1 milliard d’euros « qui protège et valorise le patrimoine ». Soit 87 millions de plus que l’année dernière avec des projets de rénovation prioritaire territorialisés, comme l’abbaye de Clervaux, la cité de Carcassonne, les tours de La Rochelle et bien sûr la restauration du château de Villers-Cotterêts qui accueillera la Cité internationale de langue française. « Un projet un peu hors sol. Un projet un peu surprenant à l’heure de la sobriété » pour le sénateur LR, Max Brisson.« Je suis un peu surprise. On ne peut pas d’une part nous reprocher d’abandonner le patrimoine en déshérence dans les collectivités et nous reprocher de sauver ce château magnifique de François 1er qui était dans un état désastreux depuis des dizaines d’années », a répondu Rima Abdul Malak.

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