Laurent Lafon, le président de la commission de la culture, s’interroge sur les lacunes de l’avant-projet de sûreté, tel que laissé par les équipes de Jean-Luc Martinez à ses successeurs. En effet, lors de son audition devant le Sénat et l’Assemblée nationale, Laurence des Cars a indiqué que les travaux entamés par ses prédécesseurs pour la mise en place d’un nouveau schéma-directeur de sûreté lui avait semblé insuffisants sur deux points : la création d’un nouveau PC central et le développement du système « d’hypervision », au point de relancer des études au printemps 2022.
« ‘Relancer des études’ n’est peut-être pas le terme adapté », a voulu nuancer Laurent Le Guédart, ancien directeur du patrimoine architectural et des jardins du musée du Louvre. « Je l’utilise car c’est celui utilisé par la présidente du Louvre », a tenu a précisé Laurent Lafon. Devant les élus, Laurent Le Guédart a reconnu un certain nombre « d’ajustements », notamment le déplacement du poste de commandement qui devait initialement être installé dans le pavillon de Flore, le long des quais, une zone particulièrement sensible. « Nous avons réétudiés cinq scenarii ». Par ailleurs, le coût estimé du déploiement de ce schéma-directeur aurait également poussé la nouvelle direction « à faire intervenir un prestataire supplémentaire, afin de questionner ce coût ».
Également interrogé sur le devenir de l’audit privé sur la sécurité réalisé en 2018 par le joaillier Van Cleef & Arpels, dans lequel il est notamment question de la galerie d’Apollon où ont été volés les bijoux de la couronne, et dont la direction actuelle du Louvre a indiqué n’avoir jamais eu connaissance jusqu’au vol du 19 octobre, Jean-Luc Martinez répond : « Aucun d’entre nous [les membre de la précédente direction] ne l’avait conservé ». « C’est Jannic Durand [l’ancien directeur du département des Objets d’art] qui a commandé cet audit avec la volonté d’avoir un cahier des charges pour les vitrines. C’était un mécénat de compétence, le groupe propriétaire des maisons Cartier et Van Cleef & Arpels avait offert ses services au Louvre », précise encore l’ancien patron du Louvre.