Culture
La gauche a multiplié les rappels au règlement après le recours de la ministre de la Culture au vote bloqué, pour permettre à la réforme de l’audiovisuel public d’être adoptée dans les temps au Sénat. Avant de quitter la séance.
Le
Par Quentin Gérard
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En juin 40, les dignitaires des forces d’occupation allemandes prennent immédiatement possession des grands palaces parisiens. Puis de manière plus symbolique, des lieux de pouvoir… dont le Sénat. L’Etat-major pour le front de l’Ouest de la Luftwaffe se réserve le prestigieux Palais du Luxembourg. La demeure de la Présidence est-elle agencée pour Hugo Sperrle, le numéro deux de l’armée de l’Air de la Wehrmacht.
Fin 1943, les Allemands décident de construire un abri souterrain au-dessus du sol (photo ci-dessus). Il comprend une grande galerie de circulation nord-sud qui dessert dix galeries d’abri perpendiculaires. En août 1944, le chantier est abandonné, seulement sept des dix alvéoles sont terminées.
Les combats autour du Sénat
Une insurrection est déclenchée le 19 août 1944. Le Palais du Luxembourg et ses alentours sont attaqués, comme une vingtaine de points d’appui fortifiés par la Wehrmacht. Mais l’armement des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et des Francs-tireurs et partisans (FTP) est dérisoire face aux adversaires.
Ces résistants ne peuvent pas l’emporter avant l’arrivée à Paris, dans la matinée du 25 août 1944, des renforts de la 2e Division blindée (DB) : une compagnie du 501e régiment de chars de combat, commandée par le capitaine Jacques de Witasse. Les témoins présents retiennent que les FTP du colonel Fabien et les soldats de la 2e DB, venus de la résistance intérieure et les autres de la France Libre, se battent au coude-à-coude, sans frictions, avec des engagements pourtant différents mais un objectif commun.
Les récits des événements vécus par les Parisiens les 24, 25 et 26 août délaissent le Sénat. D’autres lieux paraissent plus symboliques : la Préfecture de police, ou s’est déclenché l’insurrection et l’Hôtel de Ville, lieu de réunion du Conseil national de la Résistance (CNR). Pourtant, la libération du Sénat mérite d’être commémorée. On peut rappeler deux faits : les combats très durs qui s’y sont livrés et l’installation dans ce Palais de l’unique assemblée d’une République renaissante.
Le retour de la politique parlementaire
Après la libération de Paris, le Palais du Luxembourg est retrouvé dans un état de dévastation sans précédent. Le mobiliser de la salle des Conférences est laissé en vrac. Les terrasses sont saccagées, les balustrades cassées. Durant ces quatre années d’occupation, de nombreux réaménagements l’avaient défiguré et dans sa déroute, l’armée allemande avait laissé derrière elle des explosifs, munitions, détritus et graffitis.
L’assemblée consultative provisoire rentre à Paris depuis Alger le 7 novembre pour siéger dans un Palais bafoué. Les travaux de réhabilitation commencent le 28 septembre. Les services du Sénat disposent d’un peu plus d’un mois et se lancent dans une véritable course contre la montre pour le remettre à neuf. L’Assemblée y siège jusqu’au 3 août 1945. Si elle ne reflète pas le pouvoir législatif, elle représente l’opinion nationale et soutient l’action du gouvernement de la République française par des questions orales et écrites. La République parlementaire renaît au sein d’un Sénat outragé… mais libéré. Une exposition à découvrir au Sénat à l’occasion des 80 ans de la libération de Paris.
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