« Le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques », affirme un supporter anglais

« Le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques », affirme un supporter anglais

Le Sénat a accueilli les témoignages de deux supporters du Liverpool. Ce mardi 21 juin était très attendu par les Britanniques. Les sénateurs ont commencé leur journée d’auditions par les représentants de l’UEFA avant d’entendre Ronan Evain, directeur général de l’association Football Supporters Europe (FSE) ainsi que Ted Morris et Joe Blott, des supporters présents lors de l’événement.
Public Sénat

Par Clara Barge et Tessa Jupon

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

L’enquête sur la soirée qui a fait parler toute la presse étrangère continue. Les présidents des commissions de la Culture et des Lois, Laurent Lafon et François-Noël Buffet, ont poursuivi leurs auditions ce 21 juin pour éclairer les responsabilités de chaque acteur lors de la soirée du samedi 28 mai dernier. Le Sénat donnait aujourd’hui la parole aux supporters sur place lors du chaos.

 

« Il était important pour nous de donner notre point de vue sur les événements de mai »

 

Trois semaines après le début des auditions, les supporters du Liverpool ont fait le voyage pour témoigner. Ils souhaitent clarifier les faits du 28 mai en apportant leur vision de l’événement qui a tourné au cauchemar. « Nous aimerions avoir l’opportunité de dire la vérité », affirme Ted Morris, membre de l’association des supporters handicapés de Liverpool, devant le Sénat cet après-midi. Venu à ses côtés, Joe Blott, le président de Spirit of Shankly (syndicat officiel des membres du Liverpool F. C.), estime qu’il était vraiment essentiel que les supporters puissent donner leur version des faits.

 

Une soirée sportive devenue une scène de violence

 

Rien ne prédestinait les débordements qui ont eu lieu ce soir-là. L’effectif était présent, le ministère de l’Intérieur déclare que 6800 policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers sécurisaient différents sites sur Paris et Saint-Denis. Mais face aux 110 000 supporters d’après Gérald Darmanin, les autorités n’ont pas réussi à gérer la situation. Un manque majeur de préparation pour Ted Morris qui témoigne, « en fauteuil roulant, cette soirée a vraiment été terrible pour moi. Il est important pour nous d’expliquer aux Français l’expérience que nous avons vécue alors que nous venions simplement voir un match de foot ». La soirée du samedi 28 mai restera gravée dans les mémoires des supporters anglais, qui décrivent la situation comme « menaçante ».

 

Pour ces supporters, les 35 000 faux billets ne sont qu’une excuse de la part des autorités françaises. Lors de son audition au Sénat, Gérald Darmanin avait tenté d’expliquer les débordements par l’existence de « 30 000 à 40 000 supporters anglais présents autour de l’enceinte sportive sans billets ou munis de faux ». Le maire de la métropole de Liverpool, Steve Rotheram, avait jugé ce chiffre « grotesque » au micro de RTL.

Mais pour les Britanniques interrogés aujourd’hui, ce n’est pas une supposition valable. « Ce n’est pas possible que 44 000 billets soient faux […] aujourd’hui tous les organisateurs de grands événements procèdent avec des billets électroniques. Il faut que les autorités arrivent à le gérer ». Quant au nombre de supporters anglais qui seraient venus sans billet, Joe Blott a sa réponse sur le sujet. « Leur suggestion que 40 000 supporters de Liverpool ont voyagé de Grande-Bretagne jusqu’à Paris sans billet pour le match, n’est simplement pas vrai ».

 

Une inquiétude pour les Jeux Olympiques de 2024

 

Les supporters anglais dénoncent l’incapacité de la France à gérer ces situations de débordement. « Il faut que les autorités françaises réussissent à bâtir un plan pour que le public soit réellement en sécurité au Stade de France », précise Joe Blott. Pour ces deux supporters, « l’UEFA et les forces de l’ordre locales doivent absolument être en mesure de garantir la sécurité des spectateurs ». Ils se sont aussi déplacés pour que la gestion des autorités puisse être améliorée. « Le Stade de France doit être un lieu sécurisé pour les supporters qui participent aux Jeux Olympiques de 2024 », ajoute Ted Morris. Les images de ces débordements ont été un choc pour beaucoup de Français mais aussi d’étrangers. Joe Blott en est particulièrement conscient et affirme que cette enquête doit faire évoluer les méthodes de sécurité des forces de l’ordre pour que « le monde soit conforté dans l’idée que Paris peut accueillir des événements majeurs ». Leur ressenti sur la capacité de Paris à organiser les Jeux Olympiques reste inquiétant. « Selon moi, le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques, mais le fait que les autorités reconnaissent leurs échecs et tentent d’améliorer leur fonctionnement pour les prochains événements est déjà un premier pas ».

Dans la même thématique

« Le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques », affirme un supporter anglais
3min

Culture

« Aujourd'hui quand le peuple vote, c’est une pulsion » s’alarme le comédien Jacques Weber

Comédien-monument, il a incarné les héros les plus emblématiques du théâtre Français : Don Juan, Tartuffe, Monte-Cristo ou Cyrano. Dans sa dernière pièce, il joue un personnage plus contemporain : François Genoud, banquier nazi. Pour lui, la scène est un lieu éminemment politique, qui interroge notre époque. Le recul de notre démocratie, l’instrumentalisation des faits divers et les dérives de la société du commentaire sont autant de sujets qui l’inquiètent. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit le comédien Jacques Weber dans l’émission « Un monde, un regard ».

Le

« Le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques », affirme un supporter anglais
4min

Culture

« Sans #MeToo je n’aurais pas pu écrire ce spectacle » assure l’humoriste Caroline Vigneaux.

Dans une autre vie elle a été avocate, avant de bifurquer vers celle d’humoriste. Elle qui craignait de ne plus se sentir utile, elle manie le rire comme une plaidoirie pour dénoncer et exorciser les drames de sa vie : le deuil, les agressions sexuelles…Et faire passer des messages : en faveur du féminisme, contre le retour des masculinistes. Cette semaine, Rebecca Fitoussi reçoit l’humoriste Caroline Vigneaux dans « Un monde, un regard ».

Le

« Le Stade de France n’est pas assez sûr pour organiser les Jeux Olympiques », affirme un supporter anglais
4min

Culture

« Être de gauche, je ne sais plus ce que ça veut dire aujourd’hui »  confie l'acteur Philippe Torreton

Comédien au théâtre, acteur de cinéma et un temps conseiller municipal, il est un citoyen engagé sur scène comme à la vie. Alors que la gauche française apparaît plus divisée que jamais, il se confie son désarroi, sa relation à la politique et la panne de la démocratisation culturelle. Cette semaine Philippe Torreton est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard sur Public Sénat

Le