La France retient son souffle. La Française Loïs Boisson, dernière joueuse tricolore encore en lice à Roland-Garros, disputera ce jeudi à partir de 16h10, sa place en finale dames contre l’Américaine Coco Gauff, numéro 2 mondiale. Après un quart de finale haletant mercredi, face à la Russe Mirra Andreeva (7-6, 6-3), la Dijonnaise de 22 ans, 361e mondiale, est devenue la première bénéficiaire d’une « wild card » – c’est-à-dire d’une invitation à entrer dans le tournoi malgré un classement insuffisant – à atteindre ce niveau de la compétition. Une prouesse qui tient en haleine tous les amateurs de tennis, jusque dans les rangs du gouvernement.
« On attend son match avec impatience. Elle est extraordinaire. Elle fait un parcours exemplaire », confie au micro de Public Sénat Marie Barsacq, la ministre des Sports, qui n’a pas boudé son plaisir, malgré l’examen d’une motion de censure hier, en plein quart de finale. « Je dois confesser que j’ai regardé le match. J’étais à l’Assemblée et au Sénat, mais j’avais quand même mon téléphone pas très loin pour regarder… », avoue-t-elle.
Une victoire à Roland-Garros, « on a envie d’y croire »
« Je lui ai envoyé un SMS de félicitations après son match. Elle m’a d’ailleurs répondu, et je lui ai dit que tous les Français étaient derrière elle », confie encore la ministre qui « compte bien trouver un moment pour la regarder cet après-midi ».
« Il faut y croire ! On est tous derrière elle, et la victoire est en elle ! », martèle Marie Barsacq. « C’est une source d’inspiration incroyable pour tous les amoureux de tennis, bien sûr, mais pour tous les sportifs et moins sportifs sûrement. En tout cas, on lui souhaite vraiment le meilleur pour cet après-midi. On a vraiment envie de vivre encore des émotions fortes comme le sport peut nous les procurer. »
« C’est une telle surprise d’avoir Loïs à ce niveau-là de la compétition. C’est complètement magique », poursuit-elle. Une situation qui semblait pourtant inimaginable y a quatre mois. Après une grave blessure au genou, la joueuse ouvrait une cagnotte en ligne pour soutenir son retour sur le court. Elle n’avait pu récolter que 100 euros. Pour sa présence dans le dernier carré, elle est désormais assurée de toucher un chèque de 660 000 euros. « C’est un rêve pour cette jeune fille et pour ce que ça représente. On peut croire en soi, venir de loin, et arriver à ce niveau de la compétition, c’est incroyable », salue encore Marie Barsacq.
Chez les femmes, Mary Pierce est la dernière Française à avoir soulevé, en 2000, la coupe Suzanne-Lenglen remise à la gagnante de Roland-Garros. Loïs Boisson sera-t-elle en mesure de prendre sa suite, un quart de siècle plus tard ? « On a envie d’y croire. Ce serait beau. Je crois qu’on en rêve depuis tellement, tellement d’années », sourit la ministre des Sports.