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Extrait du documentaire "Sauver Notre-Dame".

Notre-Dame de Paris, l’année décisive qui a suivi l’incendie

Le 15 avril 2019, le choc fut mondial. La cathédrale Notre-Dame de Paris brûlait devant nos yeux impuissants et sidérés. Une fois le feu éteint grâce à des pompiers d’un courage hors-normes, un autre chantier titanesque s’ouvrait, celui de la consolidation de l’édifice avant la reconstruction. Quelques semaines après sa réouverture en grande pompe, dans le documentaire « Sauver Notre-Dame », Quentin Domart, Charlène Gravel et Michèle Hollander nous font revivre l’année qui a suivi le drame, cette année à haut risque de travaux minutieux et périlleux qui déterminait l’avenir du monument. Mois après mois, presque jour après jour, médusés et parfois inquiets, les réalisateurs filment les opérations menées par les architectes et les ouvriers les plus expérimentés du pays.
Rebecca Fitoussi

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L’humain au cœur du chantier

« Le drame de Notre-Dame, c’est un membre de ma famille qui vient de mourir », une phrase qui résume à elle seule l’état d’esprit et la charge émotionnelle dans laquelle se trouvaient les premiers ouvriers du chantier de Notre-Dame, quelques jours après l’incendie, ceux chargés de la consolidation de l’édifice. A travers une série de témoignages profonds et intimes, le film montre à quel point, pour ces hommes et ces femmes, la reconstruction de Notre-Dame n’est pas une simple mission technique. Elle est beaucoup plus que cela. La réussir, c’est redonner vie à l’Histoire, c’est raviver la flamme d’un des monuments les plus symboliques du pays.

Un an de défis et de risques

Un an à leurs côtés, c’est un an de défis et d’exploits ! Un an d’angoisses aussi…
« On n’a pas le droit de ne pas réussir » nous dit l’un des protagonistes, « je vis, je mange, je dors Notre-Dame » nous dit un autre. La pression que vivent architectes, cordistes, coordinateurs et autres artisans est parfois insoutenable.

Un suspense haletant que nous font vivre les réalisateurs lors des moments les plus intenses du travail : la grue à 45 mètres de haut, le sauvetage des pignons, la pose de cintres en bois conçus et réglés au millimètre… Entre la peur d’une chute, d’une blessure, d’un effondrement, le casse-tête technique et l’arrivée de la pluie, du vent voire d’une tempête… Rares furent les moments de répit pour ces hommes et femmes de l’ombre qui ont pris tous les risques.

Une reconstruction ralentie par le plomb

A chaque jour son lot de contraintes et de contretemps. La pollution au plomb en fut un ! La santé des ouvriers, le risque sanitaire pour le public et les habitants, le menace d’un taux de plomb trop élevé dans le sang… Très vite, le chantier est isolé et les ouvriers munis de combinaisons intégrales et de masques ventilés. Des normes nécessaires mais qui ralentissent considérablement l’avancée des travaux. Mais parce que l’expertise et le professionnalisme sont là, parce que l’émulation est collective et la motivation intacte pendant un an, le défi sera relevé haut la main.

Un hymne à la résilience collective

Ce que nous montre avec force « Sauver Notre-Dame », c’est que durant cette première année de travaux, ce n’était pas seulement un monument qu’il fallait reconstruire, c’était aussi un collectif ! Un collectif capable de faire face à l’adversité et de se montrer à la hauteur du génie des bâtisseurs du Moyen-Âge et de la transmission de leur savoir sur plusieurs siècles. « Sauver Notre-Dame » n’est pas seulement le récit d’un chantier, c’est une réflexion sur notre propre rapport à l’Histoire, à la mémoire, et à l’avenir, le témoignage précieux de l’une des plus grandes entreprises de restauration du patrimoine de notre époque.
Un hommage à la résilience.

Retrouvez le documentaire « Sauver Notre-Dame » mardi 24 décembre à 22h sur Public Sénat et en replay ici.

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