Culture
La gauche a multiplié les rappels au règlement après le recours de la ministre de la Culture au vote bloqué, pour permettre à la réforme de l’audiovisuel public d’être adoptée dans les temps au Sénat. Avant de quitter la séance.
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Par Stella Naville
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Productrice de onze téléfilms et désormais à l’affiche d’un seul en scène baptisé « Europeana, une brève histoire du 20ème siècle », Corinne Touzet affirme son indépendance et sa liberté. Pourtant, celles-ci n’ont pas toujours été faciles à conquérir…
En 1996, lorsque la série “Femme d’honneur” voit le jour, nous sommes encore très loin de Metoo et des revendications féministes actuelles. Pourtant, Corinne Touzet incarne une femme dans un métier d’homme et, qui plus est, dans une série programmée en prime sur la plus grande chaîne d’Europe. “C’était très courageux de la part du producteur, Christian Ferlet, d’avoir donné ce rôle à une femme. D’autant plus que c’était sa première série télévisée”.
Et malgré la place centrale donnée à la femme dans la série de Christian Ferlet, Corinne Touzet estime ne jamais s’être sentie libre de faire ce qu’elle voulait avec le personnage d’Isabelle Florent. “C’était une époque où on avait très peu de marge de manœuvre en tant que comédienne. Par exemple, mon héroïne n’a jamais eu d’aventures. Je me souviens que je n’arrêtais pas de demander qu’elle puisse aller en discothèque ou se bourrer la gueule au moins une fois dans sa vie”. Malheureusement, le souhait de la comédienne n’a jamais été exaucé, raison pour laquelle elle a fini par quitter la série. “Ce n’est pas la lassitude qui m’a fait partir car j’adorais mon personnage. Mais j’avais envie de proposer des choses et on ne m’écoutait pas. Il fallait soit disant que je reste à ma place de comédienne, que les spectateurs ne soient pas déstabilisés. Alors j’ai décidé de partir pour monter ma propre société de production”.
Et la difficulté d’être libre en tant qu’actrice, Corinne Touzet l’a souvent ressentie. “Sans vouloir en rajouter, les années 1980 pour les femmes comédiennes étaient absolument terribles. Moi, j’en ai bavé. Lorsque je suis arrivée dans le milieu du cinéma, la mode, c’était Miou-Miou et Sandrine Bonnaire. Résultat, à chaque casting, on me disait que j’étais trop grosse ou trop typée puisque j’ai la peau bronzée”. La comédienne exprime son admiration envers la jeunesse actuelle et le combat de cette dernière pour la liberté des femmes. “Désormais, les jeunes femmes sont indépendantes et libres par rapport à leurs corps. Elles s’assument et s’habillent comme elles veulent. Je les admire. Nous, à l’époque, nous ne pouvions pas le faire”.
Mais aujourd’hui, Corinne Touzet semble totalement épanouie. “En menant mes propres projets, j’ai enfin pu être libre. Sur les planches, je me sens bien, il peut tout m’arriver”. La comédienne exprime au passage sa fierté d’avoir amené quelques personnes du petit écran au spectacle vivant. “Tous les jours, à la fin de mon spectacle, il y a des gens qui m’attendent pour me dire : je n’étais jamais venu au théâtre de ma vie. C’est ma plus grande fierté”.
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