Prenant la parole après les interventions de plusieurs sénateurs de gauche, qui ont appelé à défendre l’audiovisuel public face aux assauts répétés des médias du groupe Bolloré, le sénateur LR Max Brisson a pris leur contrepied et a vivement épinglé le manque « d’indépendance et d’impartialité » des chaînes publiques selon lui.
À propos de l’affaire Thomas Legrand-Patrick Cohen, l’élu a évoqué « les connivences politiques entretenues par deux chroniqueurs du service public ». « À mots à peine couverts, ceux-ci distillent la manière dont ils voudraient user de leur influence sur le service public pour orienter les auditeurs à des fins électorales », a-t-il dénoncé, en référence à une vidéo polémique prise à l’insu des deux journalistes, lors d’un déjeuner avec des responsables socialistes.
Il s’est également agacé de l’omniprésence médiatique de l’économiste Gabriel Zucman, auteur d’un système de taxation des très hauts revenus, au cœur des tractations budgétaires en le PS et le nouveau premier ministre Sébastien Lecornu. « Du10 au 20 septembre, Gabriel Zucman était l’invité des matins de France Cuture, de ‘C à vous’sur France 5, du grand entretien sur France Inter et, excusez du peu, du 20h de France 2, sans réelles contradictions et sans jamais indiquer que Monsieur Zucman, loin d’être un simple économiste, était aussi le fournisseur de l’arsenal fiscal de la campagne européenne de Monsieur Glucksmann et le corédacteur des programmes économiques de la Nupes et du NFP », a-t-il énuméré.
Enfin, Max Brisson est revenu sur les propos de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, qui a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». « Que traduit cette offensive médiatique ? Que devons-nous comprendre ? Que le service public aurait pour mission de faire barrage, d’être un contrepoids du groupe Bolloré ? », a-t-il lâché. « L’audiovisuel public appartient au bien commun de tous les Français, y compris ceux qui votent différemment de Madame Ernotte, différemment de Monsieur Legrand, différemment de Monsieur Cohen, bref, tous ceux qui ne votent pas à gauche. »