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Polémique Legrand-Cohen…Cnews…Réseaux sociaux : revivez l’audition du président de l’Arcom au Sénat

Polémique Legrand-Cohen…Cnews…Réseaux sociaux : revivez l’audition du président de l’Arcom au Sénat

Suivez notre live sur l’audition de Martin Ajdari, le président de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM), ce mercredi 1er octobre. Ce responsable est entendu par le Sénat dans un contexte de fortes turbulences, entre la crise financière que traverse France Télévisions et le bras de fer qui s’est engagé entre l’audiovisuel public et les médias privés du groupe Bolloré.
Romain David

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12 min

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La commission sénatoriale de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport auditionne ce mercredi 1er octobre Martin Ajdari, le nouveau président de l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom). Une audition qui intervient quelques semaines après le changement de numérotation des chaînes de la TNT, avec la disparition de C8 et NRJ12, et l’arrivée de deux nouveaux acteurs : T18, pilotée par le groupe Czech Media Invest de l’homme d’affaires Daniel Křetínský, et NOVO19, la chaîne du groupe Ouest-France.

Surtout, le président de l’Arcom est entendu quelques jours après la publication par la Cour des comptes d’un rapport accablant sur les finances de France Télévisions. Alors que le groupe, détenu à 100 % par l’Etat, devrait finir l’année avec un déficit de 40 millions d’euros, les sages de la rue Cambon épinglent les « orientations contradictoires » de l’Etat ces dernières années et alerte sur la nécessité de lancer « des réformes structurelles majeures » pour sortir France TV de l’impasse budgétaire.

Par ailleurs, les remontrances de la Cour des comptes s’inscrivent dans un contexte de fortes tensions entre l’audiovisuel public et les médias du groupe Bolloré. Ces dernières ont été récemment alimentées par l’affaire des journalistes politiques Thomas Legrand et Patrick Cohen, accusés de partialité, ou encore les propos de Delphine Ernotte, fraîchement reconduite à la tête de France Télévisions par l’Arcom, à l’encontre de CNews qu’elle a qualifiée de « chaîne d’extrême droite ».

Une audition à suivre sur ce live et sur Public Sénat, canal 8 de la TNT, à partir de 9h30.

11h09

« On une émission assez proche de celle qui a suscité beaucoup de sanctions », déclare le président de l’Arcom au sujet du nouveau programme de Cyril Hanouna

L’autre question concrète du sénateur Michel Laugier était de savoir si la nouvelle émission de Cyril Hanouna sur W9, « Tout beau, tout n9uf », après l’arrêt de « Touche pas à mon poste » en raison de la perte de fréquence de C8, respectait bien le cahier des charges. « On a une émission assez proche de celle qui a suscité beaucoup de sanctions », a estimé le président de l’Arcom. « Si nous sommes saisis, s’il y a des manquements aux obligations conventionnelles de W9, nous en tirerons les enseignements. Ce n’est pas le cas pour le moment », a-t-il ajouté.
11h06

Médiatisation de la taxe Zucman : « Nous pouvons regarder la question si nous sommes saisis »

Les débats sur l’impartialité du service public posés par la droite sénatoriale ont également fait mention de la taxe Zucman. Le sénateur LR Max Brisson a voulu connaître « l’appréciation » du président de l’Arcom au sujet de la « campagne médiatique orchestrée sur les antennes du service publique » sur cette proposition fiscale visant une plus forte imposition des grandes fortunes. L’économiste, « ouvertement militant » et proche du Nouveau Front populaire, selon le parlementaire, a été interviewé sur plusieurs chaînes du service public au mois de septembre.
« Si nous sommes saisis, nous regarderions s’il y a une présence insuffisante des points de vue sur un sujet qui était au cœur de l’actualité. Nous pouvons regarder la question si nous sommes saisis », a simplement répondu Martin Ajdari.
Le gendarme de l’audiovisuel a par ailleurs été invité par le sénateur (Union centriste) Michel Laugier, à s’exprimer sur la relation entretenue par un journaliste à l’antenne et une personnalité politique. Sans citer nommément le cas de Léa Salamé, présentatrice du 20 heures de France 2, en couple avec l’eurodéputé Raphaël Glucksmann, coprésident du parti Place publique, le sénateur a rappelé le cas la démission durant la campagne de 2007 de Béatrice Schönberg, épouse du ministre Jean-Louis Borloo. « Il y a jusqu’à présent une pratique assez courante : lorsqu’une personnalité est candidate, si son conjoint exerce une fonction à l’antenne, elle se met en retrait », a rappelé Martin Ajdari, qualifiant ceci d’ « équilibre perçu comme acceptable ». « Ce n’est pas à nous de le fixer forcément, ça peut être l’objet d’un questionnement »
10h27

« Le service public aurait pour mission de faire barrage au groupe Bolloré ? », s’agace le sénateur LR Max Brisson

Prenant la parole après les interventions de plusieurs sénateurs de gauche, qui ont appelé à défendre l’audiovisuel public face aux assauts répétés des médias du groupe Bolloré, le sénateur LR Max Brisson a pris leur contrepied et a vivement épinglé le manque « d’indépendance et d’impartialité » des chaînes publiques selon lui.

À propos de l’affaire Thomas Legrand-Patrick Cohen, l’élu a évoqué « les connivences politiques entretenues par deux chroniqueurs du service public ». « À mots à peine couverts, ceux-ci distillent la manière dont ils voudraient user de leur influence sur le service public pour orienter les auditeurs à des fins électorales », a-t-il dénoncé, en référence à une vidéo polémique prise à l’insu des deux journalistes, lors d’un déjeuner avec des responsables socialistes.

Il s’est également agacé de l’omniprésence médiatique de l’économiste Gabriel Zucman, auteur d’un système de taxation des très hauts revenus, au cœur des tractations budgétaires en le PS et le nouveau premier ministre Sébastien Lecornu. « Du10 au 20 septembre, Gabriel Zucman était l’invité des matins de France Cuture, de ‘C à vous’sur France 5, du grand entretien sur France Inter et, excusez du peu, du 20h de France 2, sans réelles contradictions et sans jamais indiquer que Monsieur Zucman, loin d’être un simple économiste, était aussi le fournisseur de l’arsenal fiscal de la campagne européenne de Monsieur Glucksmann et le corédacteur des programmes économiques de la Nupes et du NFP », a-t-il énuméré.

Enfin, Max Brisson est revenu sur les propos de Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, qui a qualifié CNews de « chaîne d’extrême droite ». « Que traduit cette offensive médiatique ? Que devons-nous comprendre ? Que le service public aurait pour mission de faire barrage, d’être un contrepoids du groupe Bolloré ? », a-t-il lâché. « L’audiovisuel public appartient au bien commun de tous les Français, y compris ceux qui votent différemment de Madame Ernotte, différemment de Monsieur Legrand, différemment de Monsieur Cohen, bref, tous ceux qui ne votent pas à gauche. »

10h19

L’audiovisuel public est « le fondement même de notre démocratie », défend Sylvie Robert

Lors de l’audition du président de l’Arcom, la sénatrice socialiste Sylvie Robert a tenu à rappeler avec fermeté l’importance de l’audiovisuel public, qu’elle estime aujourd’hui injustement pris pour cible. « L’offensive contre l’audiovisuel public est allée trop loin », a-t-elle affirmé en ouverture de son intervention, dénonçant « une instrumentalisation politique » qui mine le débat public. Pour l’élue, il est essentiel de « remettre les choses à leur place » et de faire preuve de “rigueur ». « Nous devons être extrêmement rigoureux dans les mots, objectiver vraiment les situations, et ne pas céder aux procès d’intention. »
La sénatrice a également insisté sur la nécessité de replacer le débat dans son contexte démocratique : « Le respect du pluralisme est une des conditions indispensables de la démocratie », a-t-elle rappelé, citant le Conseil constitutionnel. Une exigence qui, selon elle, s’applique « au secteur public comme au secteur privé », même si « beaucoup ont fait mine de l’oublier ». Elle s’est ainsi montrée prudente sur la démarche de l’Arcom visant à « travailler sur la notion d’impartialité » : « S’y intéresser est légitime, mais encore faut-il que ce travail ne soit pas perçu comme une manière de céder aux pressions de ceux qui veulent légitimer et fragiliser l’audiovisuel public. »
En conclusion, Sylvie Robert insiste sur le fait que « L’audiovisuel public est précieux et indispensable à notre démocratie. Le fragiliser, c’est aussi fragiliser tout un écosystème de création, de production et de distribution », a-t-elle prévenu, rappelant que derrière ces polémiques se joue également « le fondement même de notre démocratie ».
10h05

Affaire Legrand-Cohen : l’Arcom cherche à clarifier la notion d’impartialité des médias

Revenant sur l’affaire impliquant les éditorialistes de France Inter, Thomas Legrand et Patrick Cohen, lors de son audition au Sénat, le président de l’Arcom, Martin Adjari, a rappelé que la diffusion d’extraits vidéo par L’Incorrect avait « donné lieu à de vifs débats », notamment autour de l’impartialité des journalistes du service public. Saisi par de nombreux sénateurs, le régulateur a auditionné les dirigeantes de France Télévisions et de Radio France « pour recueillir leurs observations sur cette séquence mais aussi et surtout pour faire le point sur des questions plus larges » liées à la neutralité éditoriale. Martin Adjari a souligné que « le pluralisme est une obligation qui s’applique à l’ensemble des médias », tandis que l’impartialité, bien que considérée comme une valeur cardinale, « n’est pas précisée aujourd’hui » dans la loi. Afin d’apporter davantage de clarté, il a annoncé l’ouverture de travaux visant à « préciser, à objectiver cette notion d’impartialité » et à « mesurer la perception et les attentes du public », tout en évaluant les outils déjà existants au sein de l’audiovisuel public. « Dans un contexte de défiance à l’égard des médias », a-t-il conclu, il s’agit de « donner plus de gages sur la façon dont ils travaillent pour s’assurer que cette question d’impartialité, ils se la donnent comme objectif ».

9h51

Mort en direct du streamer Jean Pormanove : « Nous n’avons pas de compétences pour apprécier la légalité des contenus numériques »

Martin Ajdari est revenu sur la mort du créateur de contenu Raphaël Graven, connu sous le nom de « Jean Pormanove », décédé lors d’un direct dans la nuit du 17 au 18 août 2025 sur la plateforme australienne de streaming vidéo Kick. Une scène qui a suscité « Sur cette séquence, j’ai entendu beaucoup de propos et de critiques sur le fait que l’Arcom avait laissé ce programme être diffusé malgré son caractère choquant. Ce reproche, en tout cas l’émotion suscitée par cet événement, est tout à fait compréhensible et légitime », a reconnu Martin Ajdari, avant de rappeler que l’Arcom n’avait pas la main sur ce type de contenus.

« Il y a peut-être eu aussi une incompréhension sur le champ de nos missions, qui est assez différent de ce qu’il est dans le domaine de l’audiovisuel où, confrontés à des éditeurs qui ont une responsabilité éditoriale, notre mission est d’agir sur les contenus. S’agissant du règlement sur les services numériques, nous n’avons pas de compétences pour apprécier la légalité des contenus ou en demander le retrait. C’est la mission de la justice », a-t-il précisé. D’autant que la plateforme Kick n’est pas basée sur le territoire français.

En l’occurrence la justice s’était saisie de cette affaire en 2024, lorsque les violences subies par Raphaël Graven avaient été révélées par un article de Mediapart, plaçant en garde à vue deux personnes mais sans donner suite. « Cela n’enlève rien au fait que cet événement dramatique pose question et invite à renforcer nos mécanismes de coopération avec la justice », note Martin Ajdari, qui annonce « la réactivation fin octobre de l’Observatoire de la haine en ligne ».

9h42

C8 et NRJ12 non renouvelées : une appréciation qui n’est « pas de nature politique », selon l’Arcom

Le nouveau président de l’Arcom Martin Ajdari, en fonction depuis le 2 février, est d’abord revenu sur les grands évènements de l’année 2024, et notamment la décision du 11 décembre de ne pas renouveler les fréquences de deux chaînes de la TNT, C8 et NRJ12. Une décision, qui « a suscité des débats, des interrogations, dont la marque est encore présente, et dont je crois pouvoir dire que j’ai pris toute la mesure », a précisé le régulateur.
« Je voudrais rappeler que cette procédure a rigoureusement suivi ce que prévoit la loi : des principes, des étapes. Il y avait au total plus de candidats que de fréquences disponibles et pour départager, le collège s’est fondé sur une appréciation des mérites respectifs des projets, l’expérience acquise par les sortants – 8 sur 10 ont été reconduits – mais aussi leurs éventuels manquements, parfois flagrants et pas de nature politique contrairement à ce que j’ai parfois pu entendre, et en se fondant sur l’intérêt des nouveaux projets », a-t-il insisté.
Son projet a suscité quelques réactions dans la salle, amenant le président, Laurent Lafon (Union centriste) à rappeler ses collègues à l’ordre.

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