Il ne lui manquait plus qu’un rôle : celui de réalisatrice. Comédienne et autrice, Isabelle Carré sortira en novembre son premier long métrage Les rêveurs, adaptation de son ouvrage du même titre qui n’est autre que le récit de son adolescence tourmentée et sa découverte salvatrice du théâtre.
Après sa tentative de suicide à l’âge de 14 ans, c’est une phrase de Romy Schneider dans une Femme à sa fenêtre, entendue à l’hôpital qui la sauve : « Préférer les risques de la vie, aux fausses certitudes de la mort ». Cette « phrase bijou » comme elle aime à dire, lui a permis de se relever et de se lancer sur scène quelques années plus tard. Aujourd’hui, elle revendique d’aider à son tour ceux qui sont dans le doute ou la peine. « J’ai envie de parler des jeunes. Le fait qu’on ne les écoute si peu, et qu’on ne les prépare si peu à l’avenir […] c’est regrettable ».
La santé mentale comme priorité
Si elle a longtemps hésité avant de se lancer dans l’adaptation de son livre au cinéma, « je ne voulais pas faire ça », confie-t-elle, c’est parce que le chantier de l’adaptation d’une œuvre littéraire aussi délicate lui semblait difficile sur grand écran.
Mais le confinement l’a persuadé de faire autrement. « C’est à cause du confinement, quand j’ai vu ces chiffres effrayants sur le désespoir, la fragilité psychologique et la fragilité des jeunes, que je me suis dit au fond, mettre mon expérience d’internement psychiatrique en 1980, en perspective avec ce que vivent les jeunes aujourd’hui, ça a du sens. Donc je l’ai réécrit en fonction de ça ».
Le duo Carré-Campan devenu inséparable
Sur scène comme au cinéma, c’est avec Bernard Campan qu’elle partage aujourd’hui le plus de temps. Cette année, les deux comédiens sont à l’affiche du théâtre de la Renaissance dans la pièce Un pas de côté. Ce nouveau spectacle est le cinquième pour le couple Carré-Campan. Un duo qui n’est pas près de s’épuiser puisque l’ancien humoriste des Inconnus fait également partie du casting du film Les Rêveurs.
« C’est un grand ami, un partenaire en or », confie-t-elle. « On ne voit pas forcément quand les acteurs ne s’entendent pas plus que ça en tant que spectateur, mais quand il y a la petite étincelle en plus, quand il y a cette complicité, quand il y a l’électricité, le plaisir de jouer ensemble et de se retrouver comme c’est le cas avec Campan tous les soirs […], je vous assure je sais, je sens que ça se voit ».
L’émission à retrouver en intégralité ici.