Ce mercredi 26 février, Karine Le Marchand, la présentatrice de l’émission « L’amour est dans le pré », a rassemblé au Salon de l’agriculture les patrons de grands groupes de distribution pour une conférence de presse commune. Les responsables des groupes Carrefour, Auchan, Casino, Coopérative U et Les Mousquetaires, qui représentent 63% du marché, étaient présents et ont annoncé s’être mis d’accord sur trois initiatives en faveur du secteur agricole.
La première initiative est la création d’un label « L’amour est tout près » qui sera apposé sur les produits provenant d’une exploitation en difficulté, le paiement de l’agriculteur se fera alors de manière simplifiée et au prix fixé par ce dernier. Les cinq patrons ont ensuite annoncé la création d’une signalétique « surproduction » qui permettra d’alerter le consommateur si un excès de production entraine une chute de prix des fruits et légumes, préjudiciable au producteur. La troisième initiative est la création d’un « observatoire des filières d’avenir » pour répondre aux grands défis du secteur agricole, notamment les enjeux démographiques et climatiques, et mieux protéger les agriculteurs.
« Toutes les charges ont augmenté »
Interrogée ce jeudi 27 février par la matinale de Public Sénat, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA de 2017 à 2023, est revenue sur cette conférence de presse. Alors que les négociations sont encore en cours entre les industriels et les distributeurs, elle considère que « toute initiative est bonne à prendre » si cela permet d’amener « un peu de douceur » et de « raison » chez les distributeurs. Elle dénonce en effet « les pratiques innommables » des groupes de distribution dans le cadre de ces négociations très tendues et rappelle que « l’amour est peut-être dans le pré mais pas dans les box » où les pourparlers se déroulent.
L’actuelle présidente de la Fédération des entreprises de charcutiers-traiteurs annonce que 30% des entreprises qu’elle représente sont aujourd’hui en difficulté « car elles n’arrivent pas à passer les hausses de prix avec les distributeurs ». Face aux grands groupes de distribution, elle fait valoir que « toutes les charges ont augmenté » pour les industriels, détaillant une hausse de prix de « 45% sur l’énergie en trois ans, 43% sur le porc et 20% sur les emballages ». Le bras de fer entre industriels et distributeurs sur la fixation des prix doit s’achever ce vendredi 1er mars, dernier jour de négociation entre les deux parties.