Aides aux entreprises : « La transparence, elle doit être absolue », insiste Roland Lescure

Interrogé par Fabien Gay (communiste) sur le devenir des recommandations de la commission d’enquête sur les aides aux entreprises, le ministre de l’Économie et des Finances a annoncé que Bercy s’engageait à étudier le sujet. Il souhaite que la transparence puisse être mise en œuvre « de la manière la plus rapide possible ».
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Quatre mois après avoir présenté ses conclusions, l’ancien rapporteur de la commission d’enquête sénatoriale sur l’utilisation des aides publiques par les grandes entreprises, s’impatiente. Après avoir déploré que les recommandations du rapport aient été « caricaturées » ou « invisibilisés », le sénateur communiste Fabien Gay a demandé au Premier ministre ce que Matignon comptait faire des préconisations adoptées à l’unanimité. « M. le Premier ministre, allez-vous enterrer notre rapport, sans même nous recevoir, au mépris de votre engagement devant l’intersyndicale, ou soutenir nos amendements, voire une proposition de loi transpartisane ? »

Le sénateur de Seine-Saint-Denis a rappelé l’évaluation du total des aides versées aux entreprises, calculées par la commission – 211 milliards d’euros annuels – tout en soulignant que les sénateurs n’avaient jamais proposé la suppression des aides, « leviers économiques essentiels au moment où la bataille commerciale fait rage », mais seulement poussé pour des conditionnalités systématiques.

Le chèque de Michelin « sera déposé »

Après avoir remercié les sénateurs pour leur enquête « complète et rigoureuse », le ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, a annoncé qu’il recevrait la commission pour en faire le bilan et « que l’on puisse passer à travers toutes les recommandations ».

Le ministre, qui considère que la transparence doit être « absolue », souhaite s’engager « de manière la plus rapide possible » sur cette question. Il souhaite en particulier rendre visible l’ensemble des aides sur la plateforme de la direction générale des entreprises, actuellement limitée aux petites aides.

Interrogé également sur la promesse de Michelin de rembourser des aides pour des équipements n’ayant jamais servi en France, le ministre s’est aussi dit prêt à continuer à travailler avec l’équipementier automobile. « Ce n’est pas tous les jours qu’une entreprise souhaite faire un chèque à l’État. Ce chèque, il aura lieu, il sera déposé. On est en train de travailler avec Michelin pour qu’il arrive à bon port. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Aides aux entreprises : « La transparence, elle doit être absolue », insiste Roland Lescure
3min

Économie

Budget : « L’État est drogué à la dépense publique », estime David Lisnard

Invité de la matinale de Public Sénat, le maire (Nouvelles Energies) de Cannes et président de l’Association des maires de France a commenté l’examen en cours des budgets pour l’année 2026 au Parlement. Selon lui, le problème est plus profond : « l’Etat-providence qui a été un formidable modèle de développement d’après-guerre, est cuit ».

Le

Paris : Opening day of Shein store at the BHV Marais
6min

Économie

Shein, Temu : l’Union européenne acte la fin de l’exonération des droits de douane sur les petits colis, bientôt taxés

Les ministres des Finances des différents États membres de l’Union européenne ont validé, jeudi 13 novembre, la fin de l’exonération douanière concernant les petits colis. Majoritairement venus de Chine, ces produits seront donc désormais taxés. « Nous avons franchi un grand pas pour la souveraineté économique de l'Union européenne », s’est félicité le ministre de l’Économie, Roland Lescure, après cette annonce.

Le

Aides aux entreprises : « La transparence, elle doit être absolue », insiste Roland Lescure
3min

Économie

Budget : « Il faut mettre un terme à la gourmandise exacerbée » du PS, demande François Patriat

Mercredi, le budget de la Sécurité sociale n’a finalement pas pu être voté par les députés, faute de temps. Plus tôt dans la journée, ils avaient toutefois approuvé la suspension de la réforme des retraites, comme demandé par le PS. Désormais, le président du groupe RDPI - Renaissance au Sénat, François Patriat, demande aux socialistes de « mettre un terme à leur gourmandise exacerbée ».

Le