C’est l’heure des comptes après la conclusion de l’examen du budget au Sénat. La chambre haute du Parlement a achevé ses discussions sur le volet des dépenses du projet de loi de finances (PLF) pour 2025 dans la nuit du 22 au 23 janvier. L’examen de cette partie, qui avait débuté fin novembre, avait été interrompu après l’adoption d’une motion de censure à l’Assemblée nationale le 4 décembre.
Après plusieurs séances marquées par de nouveaux coups de rabots dans plusieurs missions du budget, le ministère de l’Economie et des Finances a sorti sa calculette. Selon la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le solde budgétaire passe de moins 145,1 milliards d’euros à moins 134,6 milliards, soit une amélioration de 10,5 milliards. Le déficit public public est donc, virtuellement, de 5,3 % du PIB à ce stade. « Nous nous rapprochons de l’objectif de 5,4 % fixé par le Premier ministre », a souligné la ministre.
Sur la seule partie des dépenses, les économies supplémentaires adoptées au Sénat se chiffrent à 6,3 milliards d’euros net, selon les services de la commission des finances.
« Peut mieux faire ! »
Ce chiffre n’est que provisoire, dans l’attente d’une commission mixte paritaire clé la semaine prochaine. Le gouvernement doit aussi recalculer le niveau des recettes, avec une révision à la baisse de la croissance pour 2025. Le gouvernement a d’ailleurs saisi ce vendredi le Haut-Conseil des Finances publiques. Les nouvelles données concernant le déficit ne tiennent pas non plus compte du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), qui n’a pas été modifié depuis la censure.
« Nous avons su faire preuve d’esprit de responsabilité. Cependant, le PLFSS n’a pas été adopté, et il nous faudra tenir compte de la révision des prévisions macroéconomiques. Bref, peut mieux faire ! » a réagi hier soir le rapporteur général Jean-François Husson (LR).
La trajectoire budgétaire de l’année 2024, marquée par une dégradation historique hors période de crise, pèsera elle aussi sur le budget 2025. Les données sont toujours en cours de consolidation. Selon le ministre de l’Economie, Eric Lombard, le déficit public pour 2024 devrait être « plus près de 6% » du PIB que des 6,1%, la dernière estimation qui prévalait jusqu’ici. Lors de ses vœux aux acteurs économiques à Bercy, le ministre a par ailleurs souligné que les concessions faites sur le budget 2025, pour faciliter son adoption, avaient un « coût ». « Je veux juste rappeler que le coût d’une censure est plus élevé encore », a-t-il cependant ajouté.