Budget 2025 : « Ne pas le voter, c’est affaiblir le pays et mettre en danger les Français », estime Antoine Armand

Interrogé en marge des questions au gouvernement au Sénat, le ministre de l’Economie a réagi à la menace de censure qui pèse sur le gouvernement et à la possibilité d’une absence de budget l’année prochaine. Pour l’éviter, il reste ouvert à l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité comme le demande Marine Le Pen.
Quentin Gérard

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A rebours d’Éric Coquerel ou de Marine Le Pen qui estiment que le vote d’une motion de censure n’engendrerait pas « le chaos », Antoine Armand se veut plus pessimiste. « Ne pas voter le budget, c’est affaiblir le pays et mettre en danger les Français », assure le ministre de l’Economie, au micro de Public Sénat, en marge des questions au gouvernement au Palais du Luxembourg. « Laisser une France sans budget, c’est envoyer un message d’irresponsabilité politique dans un monde où ne pas avoir de budget, ça a un impact très concret sur les Français, sur les entreprises, sur les taux d’intérêt, sur l’épargne et la vie quotidienne », poursuit-il. Et de questionner : « Quelle entreprise investirait dans un pays qui n’a pas de budget ? Quel ménage investirait dans un projet immobilier sans connaître les taux d’intérêt ? ».

Le ministre ouvert à l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité

Pour ne pas voter la motion de censure après un probable 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS), Marine Le Pen a plusieurs demandes. Parmi celles-ci, l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité. « Le gouvernement est ouvert sur le sujet. Michel Barnier l’a rappelé hier », souligne Antoine Armand, qui signale à nouveau que c’est « un budget perfectible ». Il rappelle qu’il y a déjà eu des évolutions, « comme sur les retraites ou sur la question des allègements des cotisations ». Pour une éventuelle évolution sur les taxes de l’électricité, le ministre demande d’autres « propositions d’économies ». A noter que le Sénat, en séance publique, dans la nuit de mardi à mercredi, a rejeté cette hausse. En compensation, il prévoit de relever l’accise du gaz naturel à usage combustible.

Autre sujet brûlant. 200 000 emplois seraient menacés et 250 plans sociaux en préparation selon des chiffres de la CGT. Antoine Armand admet que « nous vivons un moment clef pour le pays ». Il défend les actions du gouvernement en rappelant les 35 ouvertures et extension de sites au dernier semestre. « Nous devons maintenant apporter une réponse au niveau européen. Mais aussi au niveau national par la décarbonation et par le livret industrie pour que des emplois locaux soient financés avec l’argent et l’épargne des Français », plaide le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.

Partager cet article

Dans la même thématique

Amneville: Illustration LBI Foundries
7min

Économie

NovAsco : « Il y a une forte colère au niveau local », alerte la sénatrice Silvana Silvani

Lundi, le tribunal de Strasbourg a annoncé la reprise partielle de l’activité de NovAsco par un consortium d’investisseurs, condamnant trois de ses quatre sites et plus de 500 emplois. Cette décision est un coup dur pour la Moselle, le territoire du site principal d’Hagondange. Elle interroge que l’avenir de la filière acier en France et en Europe, menacée par la concurrence internationale.

Le

Budget 2025 : « Ne pas le voter, c’est affaiblir le pays et mettre en danger les Français », estime Antoine Armand
3min

Économie

Budget : « L’État est drogué à la dépense publique », estime David Lisnard

Invité de la matinale de Public Sénat, le maire (Nouvelles Energies) de Cannes et président de l’Association des maires de France a commenté l’examen en cours des budgets pour l’année 2026 au Parlement. Selon lui, le problème est plus profond : « l’Etat-providence qui a été un formidable modèle de développement d’après-guerre, est cuit ».

Le