A rebours d’Éric Coquerel ou de Marine Le Pen qui estiment que le vote d’une motion de censure n’engendrerait pas « le chaos », Antoine Armand se veut plus pessimiste. « Ne pas voter le budget, c’est affaiblir le pays et mettre en danger les Français », assure le ministre de l’Economie, au micro de Public Sénat, en marge des questions au gouvernement au Palais du Luxembourg. « Laisser une France sans budget, c’est envoyer un message d’irresponsabilité politique dans un monde où ne pas avoir de budget, ça a un impact très concret sur les Français, sur les entreprises, sur les taux d’intérêt, sur l’épargne et la vie quotidienne », poursuit-il. Et de questionner : « Quelle entreprise investirait dans un pays qui n’a pas de budget ? Quel ménage investirait dans un projet immobilier sans connaître les taux d’intérêt ? ».
Le ministre ouvert à l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité
Pour ne pas voter la motion de censure après un probable 49.3 pour faire passer le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de finances de la sécurité sociale (PLFSS), Marine Le Pen a plusieurs demandes. Parmi celles-ci, l’annulation de la hausse des taxes sur l’électricité. « Le gouvernement est ouvert sur le sujet. Michel Barnier l’a rappelé hier », souligne Antoine Armand, qui signale à nouveau que c’est « un budget perfectible ». Il rappelle qu’il y a déjà eu des évolutions, « comme sur les retraites ou sur la question des allègements des cotisations ». Pour une éventuelle évolution sur les taxes de l’électricité, le ministre demande d’autres « propositions d’économies ». A noter que le Sénat, en séance publique, dans la nuit de mardi à mercredi, a rejeté cette hausse. En compensation, il prévoit de relever l’accise du gaz naturel à usage combustible.
Autre sujet brûlant. 200 000 emplois seraient menacés et 250 plans sociaux en préparation selon des chiffres de la CGT. Antoine Armand admet que « nous vivons un moment clef pour le pays ». Il défend les actions du gouvernement en rappelant les 35 ouvertures et extension de sites au dernier semestre. « Nous devons maintenant apporter une réponse au niveau européen. Mais aussi au niveau national par la décarbonation et par le livret industrie pour que des emplois locaux soient financés avec l’argent et l’épargne des Français », plaide le ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie.