Budget 2025 : un effort inédit « depuis 25 ans » sur les moyens de l’État

Budget 2025 : un effort inédit « depuis 25 ans » sur les moyens de l’État

Le projet de loi de finances, définitivement adopté ce 26 février, prévoit une baisse de 2 % en valeur des crédits des différentes missions de l’État. C’est la « plus forte baisse depuis 25 ans », selon le ministère de l’Économie et des Finances.
Guillaume Jacquot

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C’est l’épilogue d’un processus parlementaire difficile, prolongé par le renversement d’un gouvernement en décembre. Adopté ce 6 février, après un ultime vote du Sénat, le budget de l’État 2025 ne constitue qu’une étape, sur le long chemin du redressement des comptes publics. Près de quatre mois après le dépôt du projet de loi par le gouvernement de Michel Barnier, il est désormais l’heure de faire les comptes.

La photographie de la dépense publique pour les mois à venir ne sera néanmoins complète qu’après l’adoption du budget de la Sécurité sociale. Le passage par voie de 49.3 est en cours à l’Assemblée nationale, et le vote du Sénat est programmé pour le 18 février. L’ensemble des dispositions devra également passer le filtre du Conseil constitutionnel, avant leur promulgation.

La censure a coûté 12 milliards d’euros

Les grands équilibres budgétaires sont désormais connus, et l’heure est venue de faire les comptes. Après un déficit qui s’est creusé à près de 6 % en 2024, le déficit public est attendu à 5,4 % en 2025, bien au-delà des 5 % qu’imaginait le gouvernement Barnier. L’atterrissage dépendra de la façon dont le budget sera exécuté et de l’environnement économique. La semaine dernière, le Haut Conseil des finances publiques a estimé que le budget 2025 offrait « peu de marges de sécurité ».

Au global, le ministre de l’Économie Éric Lombard salue un « texte de redressement financier », avec un effort budgétaire de 50 milliards d’euros, dont 30 milliards sur les dépenses. Selon le gouvernement, le surcoût lié à la censure est estimé à 12 milliards d’euros.

Un effort « considérable »

S’agissant de l’État, l’effort est qualifié de « considérable », « d’historique », au ministère de l’Économie et des Finances. Ce projet de loi de finances permet une baisse en valeur des crédits de l’ensemble des missions de l’État de 2 %, soit « la plus forte baisse depuis 25 ans », souligne-t-on dans l’entourage du ministre de l’Économie, Éric Lombard.

Dans le détail, le volume de dépenses de l’ensemble des périmètres ministériels passe de 336,1 milliards, – le montant inscrit en loi initiale 2024 – à 327,3 milliards pour 2025, selon des données compilées à Bercy. Soit une diminution de 8,8 milliards d’euros.

Le Haut Conseil des finances publiques a cependant, comme cet automne, une lecture différence de la répartition de l’effort entre dépenses et économies. « Le ratio de dépenses au PIB potentiel ne baisse que de 0,1 point au total et c’est la hausse du taux de prélèvements obligatoires qui explique in fine la quasi-totalité de l’ajustement structurel de 0,7 point de PIB en 2025 », a souligné l’institution placée auprès de la Cour des comptes.

Un déficit sous les 5 % en 2026 ?

Les premières réunions techniques sur la construction du budget 2026 vont désormais se tenir dans les prochaines semaines. Le gouvernement se fixe toujours comme objectif le retour à un déficit sous la barre des 3 % en 2029. La cible prévue pour 2026 va devoir néanmoins être ajustée, en raison de l’évolution du débat budgétaire depuis octobre. Dans son plan structurel et budgétaire à moyen terme transmis à la Commission européenne, Paris anticipait alors un déficit public de 4,6 % du PIB l’an prochain.

Le nouvel objectif, qui doit être réactualisé à la lumière des derniers choix budgétaires, sera moins ambitieux. « Ce sera sous les 5 % en tout état de cause », précise-t-on au ministère de l’Économie et des Comptes publics.

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