Budget 2026 : L’année blanche « semble faire consensus » entre sénateurs et députés du socle commun, selon François Patriat

Le patron des sénateurs Renaissance estime que l’année blanche, c'est-à-dire le gel des dépenses de l’État et des prestations versées par la Sécurité sociale, « dans les deux assemblées, semble faire consensus aujourd’hui ».
Guillaume Jacquot

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Le socle commun au Sénat affiche sa cohésion dans la recherche de pistes d’économies, avant les annonces du gouvernement le 15 juillet. Proposition emblématique poussée par le président du Sénat lui-même en mai, l’année blanche est au cœur de la copie sénatoriale. Ce gel des dépenses de l’État (à l’exception de la défense et de la contribution française à l’Union européenne) et des prestations sociales pourrait dégager 15 milliards d’euros. « L’année blanche, apparemment, dans les deux assemblées semble faire consensus aujourd’hui », a affirmé François Patriat, sur Public Sénat.

Le président du groupe RDPI (Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants) « croit aussi » que cette idée est également partagée par ses collègues députés de Renaissance, y compris Gabriel Attal. À ces 15 milliards d’économies réalisées par simple arrêt de la hausse des dépenses, le sénateur du bloc présidentiel ajoute « 10 milliards d’euros » d’effort dans le champ des collectivités locales, soit un effort global de 25 milliards d’euros, comme nous l’indiquions la semaine dernière.

« Une heure de plus travaillée supplémentaire, ça rapporte 43 milliards d’euros au pays »

Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (LR), a néanmoins évoqué une fourchette plus haute sur notre antenne, s’étalant entre 30 et 50 milliards d’euros. « La dernière fois où nous avons arbitré entre nous, ici à la réunion, mercredi dernier, on était à 25. Ensuite, il dit qu’il faut trouver des économies, mais qui passent par la loi », précise François Patriat.

Le sénateur de la Côte-d’Or donne l’exemple d’une nouvelle réforme de l’Assurance chômage ou encore d’une augmentation d’une heure de la durée hebdomadaire de travail, comme l’avait déjà évoqué Gérard Larcher sur TF1 fin juin. « Une heure travaillée supplémentaire, ça rapporte 43 milliards d’euros au pays, 17 milliards d’euros à la Sécurité sociale », affirme François Patriat. « Imaginez un peu qu’il y a encore des marges de progression et des marges de discussion. »

« Si demain il y a un effort des plus aisés, on pourra en parler, on verra dans le même temps l’effort que consent l’ensemble du pays »

Côté recettes, ce macroniste historique parle également d’une même voix avec ses alliés LR. « On est quand même majoritairement d’accord pour dire que ce n’est pas par des impôts supplémentaires qu’on solutionnera la dette […] Dans un pays qui a, et le Premier ministre l’a rappelé, le maximum d’impôts en Europe, rajouter des impôts ce n’est pas fait pour rajouter à l’attractivité, à l’emploi et demain aux revenus des Français. »

Le sénateur Renaissance se montre d’ailleurs réservé sur une hausse de la fiscalité sur les plus aisés. Pas question pour lui de soutenir une contribution comme la taxe Zucman, rejetée par le Sénat le mois dernier. C’est pourtant un dispositif assez proche que ne veut pas exclure le président de l’Union centriste Hervé Marseille. François Patriat ferme la porte à une taxe de ce type, jugée « très élevée » et « dissuasive ». « Si demain il y a un effort des plus aisés, on pourra en parler, on verra dans le même temps l’effort que consent l’ensemble du pays pour pouvoir faire vraiment des économies. Si dans un pays comme le nôtre, on considère qu’il n’y a pas d’économies à faire, qu’on peut dépenser plus, maintenir toutes les dépenses qu’on fait et qu’il suffira de taxer les riches pour payer, c’est un raccourci totalement inefficace et qui n’aboutira à rien si ce n’est à endetter encore plus la France », prévient-il.

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