Budget : « Je suis partisan d’un retour à un ISF », déclare Stéphane Le Foll

Invité de la matinale de Public Sénat ce mardi, le maire (PS) du Mans Stéphane Le Foll s'est dit « partisan d'un retour à un ISF » pour trouver de nouvelles recettes aux finances publiques. Mais plus largement, « il faut éviter la cavalcade des taxes et des impôts », estime l'ex-ministre de l'Agriculture.
Théodore Azouze

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Comment trouver de nouvelles recettes pour améliorer les comptes de l’État ? Invité de la matinale de Public Sénat ce mardi, le maire (PS) du Mans Stéphane Le Foll propose une solution. « Je suis partisan d’un retour à un ISF (impôt de solidarité sur la fortune) », a lancé l’ex-ministre de l’Agriculture. Ce prélèvement pourrait être « concentré sur un certain nombre de choses », a-t-il ajouté, en pointant la nécessité de mettre en place « des impôts pour les plus riches ». Le gouvernement, dont le projet de loi de finances remanié par l’opposition a été rejeté à l’Assemblée nationale, est à la recherche de 60 milliards d’euros d’économies.

Pour trouver de nouvelles recettes, la gauche parlementaire a proposé de mettre en place de nouvelles contributions fiscales. Une stratégie du Nouveau front populaire désavouée par Stéphane Le Foll. « Il faut arrêter à chaque dépense qu’on veut faire » de souhaiter « créer une taxe ou un impôt », a déploré l’édile, appelant à « éviter la cavalcade » en la matière. Il ne croit pas au projet économique défendu par l’union de la gauche. « [Nous sommes dans] une économie de marché, c’est-à-dire que ce que vous produisez, d’autres peuvent le produire, peut-être avec la même qualité et moins cher. Le consommateur va chercher ce qu’il y a de moins cher », défend-il.

Une baisse de l’effort demandé aux communes ? « La moindre des choses », dit Le Foll

En ce mardi d’ouverture du 106ᵉ Congrès des maires, à Paris, Stéphane Le Foll est aussi revenu sur les efforts budgétaires demandés aux collectivités territoriales par le gouvernement. S’il reconnaît que le Premier ministre Michel Barnier hérite d’une situation financière « compliquée », le président de la métropole du Mans attend aussi une baisse de l’ampleur des économies réclamées aux administrations locales. « Ce serait la moindre des choses, estime Stéphane Le Foll. Il ne faut pas considérer qu’il n’y a que les départements qui ont des difficultés. » Au total, 5 milliards d’euros leur sont exigés par l’État dans le cadre du débat sur le budget. Le président (LR) du Sénat, Gérard Larcher, a revendiqué dimanche sa volonté de ramener cet effort à 2 milliards d’euros.

Alors que certains élus locaux n’hésitent plus à qualifier l’édition 2024 du Congrès des maires de « Congrès de la colère », Stéphane Le Foll a lui aussi regretté les coupes budgétaires opérées à l’endroit des collectivités. « La TVA, qui était chargée de compenser la disparition de la taxe d’habitation pour les métropoles et pour investir […] est aujourd’hui bloquée, explique le socialiste. C’est parfaitement scandaleux qu’un an après une réforme et un engagement de l’État à compenser la perte d’autonomie fiscale donnée par la taxe d’habitation, on fasse des mesures qui rabotent ce qui était prévu. » Le responsable demande ainsi au Premier ministre de « lisser la baisse du déficit budgétaire, parce que si on va trop vite, on tue la croissance ».

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