Auditionnés par le Parlement ce vendredi 11 octobre, les ministres de Bercy ont indiqué que des ajustements de dernière minute seraient proposés au projet de loi de finances 2025 par voie d’amendements. Notamment une économie globale de 5 milliards d’euros, répartis sur la quasi-totalité des ministères.
Budget : Michel Barnier veut ramener le déficit à 5 % en 2025 et annonce une contribution « exceptionnelle » pour les plus fortunés
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« La véritable épée de Damoclès », c’est « notre dette financière colossale », a d’emblée déclaré Michel Barnier devant les députés, dès les premières minutes de sa déclaration de politique générale. Conscient d’être sous menace permanente d’une motion de censure, le nouveau Premier ministre a fait savoir que le principal danger était d’ordre budgétaire. Il a fait de la maîtrise des comptes publics son premier engagement. « Notre responsabilité, c’est d’alléger le fardeau et de retrouver des marges de manœuvre budgétaires », a-t-il expliqué.
Les deux tiers de l’effort budgétaire seront des réductions de dépenses
Alors que le déficit devrait dépasser 6 % en 2024 en l’absence de mesures nouvelles, Michel Barnier a fixé comme cap un retour à un déficit à 5 % pour 2025. L’effort s’annonce colossal, car la direction générale du Trésor table sur un déficit proche de 6,2 % du PIB l’an prochain, si la France poursuivait sa trajectoire. Le gouvernement propose par ailleurs de reporter à 2029, soit deux années plus tard que le programme prévu au printemps, le retour du déficit sous les 3 %, le seuil limite imposé par la zone euro.
Sous les applaudissements de groupes de l’arc central, et les interpellations bruyantes sur les bancs de gauche, Michel Barnier a indiqué que les « deux tiers de l’effort » viendraient de la réduction des dépenses. « Réduire les dépenses, c’est renoncer à l’argent magique et à l’illusion du tout gratuit, à la tentation de toute subvention », a-t-il prévenu. Le chef du gouvernement promet toutefois une « attention particulière » aux « plus fragiles » et d’agir non pas contre les collectivités territoriales mais « avec » elles.
Une « contribution exceptionnelle » demandée « aux Français les plus fortunés »
Contrairement au discours longtemps porté son prédécesseur Gabriel Attal, ou encore l’ancien ministre de l’Économie Bruno Le Maire, Michel Barnier a évoqué un remède « d’ordre fiscal » pour redonner des marges de manœuvre budgétaire au pays. « La situation de nos comptes demande un effort ciblé, limité dans le temps, un effort partagé dans une exigence de justice fiscale », a-t-il annoncé.
Michel Barnier demande en particulier une « participation au redressement collectif aux grandes entreprises qui réalisent des profits importants », « sans remettre en cause notre compétitivité », mais aussi une « contribution exceptionnelle aux Français les plus fortunés ».
Michel Barnier a également appelé à porter une attention à « l’efficacité de la dépense publique ». « Nous ferons la chasse aux doublons inefficaces, aux fraudes, aux abus et aux rentes injustifiées », a-t-il expliqué.
Il a, pour finir, souligné que le projet de loi de finances, préparé en « extrême urgence », tiendrait compte de toutes ces exigences. Il doit parvenir à l’Assemblée nationale la semaine prochaine. « Je souhaite que le Parlement, comme c’est son rôle, débatte, ajuste, améliore », a-t-il demandé face aux députés.
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