« Ce plan de relance donne un sens à l’UE », pour cette eurodéputée française 

De part et d’autre de l’hémicycle du parlement européen, on se félicite de la mise en œuvre du plan de relance européen, cette réponse commune inédite décidée en 2020 et basée sur un endettement commun pour accompagner la reprise post COVID. Mais les conditionnalités pour le versement des aides ne font pas l’unanimité. Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat. 
Marie Bremeau

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

En 2020 face à la pandémie, l’UE décidait d’un plan de relance intitulé « Next Generation EU ». Au total 724 milliards d’euros ont été levés sur les marchés par une dette en commun. Une démarche inédite à l’échelle des 27, encore saluée aujourd’hui. « Cet argent était nécessaire pour les 27 états européens, qu’ils soient riches ou moins riches, car on sortait d’un temps où l’on avait eu un blocage mondial de l’activité économique. On sortait d’une crise pour l’UE qui a été le moyen pour le parlement comme pour la Commission d’être créatif. Ce plan de relance, qui est en fait, un plan de contribution de solidarité commune donne un sens aussi à l’UE », martèle l’eurodéputée socialiste Nora Mebarek.

La France a déjà touché 12,5 milliards d’euros

Dans plusieurs pays, les premiers versements ont eu lieu. La France par exemple a déjà touché une première tranche de subventions de 12,5 milliards d’euros sur les 40 prévus. « Quand on fait de la rénovation de bâtiments, qu’ils soient publics ou pour des particuliers, c’est financé par le plan de relance européen », précise l’élue française. Des projets concrets ont donc commencé à voir le jour grâce à ces fonds européens se réjouit Alin Mituta, député européen roumain (Renew). « Chez nous, le plus grand projet qui est financé par le plan de relance européen, c’est une autoroute qui lie 2 régions historiques de la Roumanie, en l’occurrence la Moldavie et le sud de la Roumanie. On va essayer de faire une autoroute plus verte que les autres. Cela veut dire qu’on va mettre des bornes électriques, des choses comme ça. »

Une conditionnalité justifiée ?

Si la France ou la Roumanie ont effectivement reçu les premiers versements du plan de relance européen, près de 22 milliards de fonds européens destinés à la Hongrie ont été gelés par Bruxelles, qui réclame des réformes judiciaires dans le pays. « Une conditionnalité justifiée » selon Alin Mituta comme Nora Mebarek, car Budapest est loin d’être exemplaire quant au respect de l’État de droit. Mais la Belgique aussi est en attente d’un prochain versement, qui est conditionné à une réforme de son système des retraites. Et là, Nora Mebarek exprime clairement son désaccord. « Je suis pour la conditionnalité à partir du moment où elle bafoue l’état de droit, je ne suis pas pour la conditionnalité qui empêcherait le progrès des Européens, en l’occurrence une réforme qui impacte directement les citoyens, à savoir qui fasse régresser les droits sociaux. » Les négociations sur l’épineux dossier des pensions seront soumises à une pression supplémentaire, car l’absence d’accord pourrait entraîner un préjudice financier important pour la Belgique.

Revoir l’intégralité de l’émission en replay

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

« Ce plan de relance donne un sens à l’UE », pour cette eurodéputée française 
9min

Économie

La taxe Zucman arrive au Sénat : on vous explique les enjeux qui se cachent derrière cette taxe qui vise les ultras-riches

Le groupe écologiste du Sénat va défendre jeudi le texte sur la taxe Zucman, déjà adopté par les députés. Ce dispositif anti-abus et une « contribution différentielle », explique l’économiste Gabriel Zucman, qui vise les patrimoines de plus de 100 millions d’euros. De quoi rapporter 20 milliards d’euros. Si la droite va s’opposer au Sénat, des centristes soutiennent l’idée.

Le

Fast fashion : comment le texte adopté au Sénat veut freiner l’essor de la mode à bas coût et « ultra-éphémère »
4min

Économie

Fast fashion : comment le texte adopté au Sénat veut freiner l’essor de la mode à bas coût et « ultra-éphémère »

Les sénateurs ont adopté à la quasi-unanimité une proposition de loi issue de l’Assemblée nationale pour pénaliser les acteurs de la mode « ultra express ». Le texte vise les marques qui multiplient les références et dont la durée de vie des produits est très courte. Le fabricant chinois Shein va être particulièrement ciblé par les dispositions.

Le

« Ce plan de relance donne un sens à l’UE », pour cette eurodéputée française 
2min

Économie

Guerre commerciale : le ministre de l’Économie juge que la négociation est « difficile »

Le sénateur de Charente-Maritime Daniel Laurent (LR) a interpellé le gouvernement ce 4 juin sur les difficultés de la filière du cognac, malmenée à la fois par les taxes américaines et chinoises. Éric Lombard lui a assuré la pleine mobilisation de l’exécutif et une bonne coordination avec l’Europe pour parvenir à un accord, tout en jugeant le combat « difficile ».

Le