Illustration Grande Distribution
A person is shopping in the butcher's section in a supermarket in the Toulouse region in the south of France. February 23, 2024, Toulouse, France. Une personne fait ses courses au rayon de la boucherie dans un supermarche de la region Toulousaine dans le sud de la France. 23 fevrier 2024, Toulouse, France.//SCHEIBER_SCHEIBER1181/Credit:FRED SCHEIBER/SIPA/2402251519

« C’était une demande de nos éleveurs » : dans un décret, le gouvernement interdit les appellations de « viande végétale »

Le gouvernement a publié un nouveau décret interdisant la dénomination de produits à base de protéines végétales par des mots faisant référence à la viande. Un décret salué par les acteurs de la filière animale, qui estiment que des termes comme « steak végétal » ou « saucisse vegan » peuvent créer de la confusion chez les consommateurs.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Fini le « bacon végétarien » et le « jambon végétal », désormais les alternatives végétales aux produits d’origine animale ne pourront plus utiliser une dénomination faisant référence à la viande. « C’était une demande de nos éleveurs », s’est félicité Gabriel Attal dans un tweet.

Le décret, publié ce 27 février, liste un certain nombre de termes « dont l’utilisation est interdite pour la désignation de denrées alimentaires comportant des protéines végétales », on y retrouve notamment les mots filet, escalope, jambon et de manière générale tous les termes « faisant référence aux noms des espèces et groupes d’espèces animales, à la morphologie ou à l’anatomie animale ».

D’autres termes seront réservés aux produits ne contenant que très peu de protéines végétales, « qui ne se substituent pas aux denrées d’origine animale mais sont ajoutés en complément ». Ainsi, pour pouvoir recevoir l’appellation « saucisson », un produit ne pourra pas contenir plus de 5 % de protéines végétales.

« Cette mesure crée une inégalité de traitement »

Pour Patrick Bénézit, président de la Fédération nationale bovine, interrogé par l’AFP, ce décret était « très attendu » et « essentiel pour la protection de la dénomination » : « Il est maintenant souhaitable qu’on élargisse ça au niveau européen ». Car le décret actuel prévoit que les produits végétaux « légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l’Union européenne ou dans un pays tiers » restent autorisés en France.

Une exception française qui froisse les marques de substituts végétaux à la viande. « Cette mesure crée une inégalité de traitement entre les entreprises françaises et étrangères, entravant ainsi la concurrence et l’innovation », estime la marque HappyVore dans un communiqué. De son côté, la marque La Vie dénonce sur les réseaux sociaux un « forcing du lobby de la viande industrielle pour censurer les alternatives végétales ». En juillet 2022, le Conseil d’Etat avait suspendu un décret allant dans ce sens, à la demande d’une association de défense des industriels des protéines végétales.

Il y a un an, le Sénat s’était penché sur un autre sujet d’importance pour l’industrie de la viande : la viande cellulaire, produite en laboratoire. Une mission d’information menée par les sénateurs Olivier Rietmann (LR) et Henri Cabanel (RDSE) concluait au besoin d’investissements plus importants pour accélérer les recherches en la matière. La consommation de viande reste en effet une source importante d’émissions de gaz à effet de serre. Selon une étude de la société française de nutrition et du Réseau Action Climat, une réduction de 50 % de la consommation de viande est nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques en France.

Partager cet article

Dans la même thématique

« C’était une demande de nos éleveurs » : dans un décret, le gouvernement interdit les appellations de « viande végétale »
4min

Économie

En 2026, le coût des intérêts de la dette pourrait dépasser le budget de l’Éducation nationale, avertit Pierre Moscovici

Auditionné au Sénat sur les perspectives budgétaires et financières du pays, le premier président de la Cour des comptes a une fois encore mis en garde contre l’emballement de la dette et de son coût annuel pour les dépenses publiques. Selon lui, la charge de la dette, autrement dit le paiement des intérêts, pourrait devenir le premier budget de l’État, devant celui de l’éducation.

Le

Un coût annuel de 211 milliards d’euros : la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises réclame un « choc de transparence »
11min

Économie

Un coût annuel de 211 milliards d’euros : la commission d’enquête du Sénat sur les aides publiques aux entreprises réclame un « choc de transparence »

À l’issue de six mois de travaux, la commission d’enquête sénatoriale sur l'utilisation des aides publiques aux grandes entreprises et à leurs sous-traitants a rendu son rapport. Après deux décennies de progression de ces dépenses, les sénateurs appellent à une forme de reprise en main des dispositifs, en particulier au travers d’une meilleure évaluation et la fixation de nouvelles contreparties dans leur octroi.

Le

« C’était une demande de nos éleveurs » : dans un décret, le gouvernement interdit les appellations de « viande végétale »
5min

Économie

« Il faut des signaux » : Hervé Marseille (UDI) appelle à réfléchir à une contribution des grandes fortunes dans le budget 2026

Le président du groupe Union centriste, premier allié des Républicains au Sénat, a été reçu ce matin à Bercy dans le cadre des consultations budgétaires. Il se dit opposé à des prélèvements obligatoires nouveaux, tout en s’affirmant ouvert à des « rectifications fiscales qui vont dans le sens de la justice fiscale ».

Le

Avis de greve reconductible des Aiguilleurs du Ciel a partir du 3 juillet 2025
3min

Économie

Grève des contrôleurs aériens : la loi sénatoriale qui permet de limiter l’annulation de vols

Ce jeudi a débuté une grève des contrôleurs aériens qui se poursuivra demain. Au total, la suppression d’une centaine de vols va affecter plusieurs dizaines de milliers de voyageurs. Mais l’impact reste limité notamment par l’adoption en 2023 d’un texte pour prévenir les mouvements de grèves dans le secteur aérien du sénateur centriste Vincent Capo-Canellas.

Le