Le gouvernement maintient MaPrimeRenov’, mais en réduisant la voilure.
Face à un afflux de demandes d’aides à la rénovation énergétique jugé trop important, et pour lutter contre la fraude, l’Etat avait interrompu provisoirement le dispositif le 23 juin dernier.
61 000 dossiers en attente
MaPrimeRenov’ reprendra donc du service le 30 septembre, a annoncé le ministère du logement, mais dans une version moins généreuse.
Pour justifier ce coup de rabot, l’exécutif avance des raisons budgétaires : avec 61 000 dossiers en cours de traitement par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH) et déjà 35 000 subventions accordées cette année, MaPrimeRenov’ devrait coûter 4,2 milliards d’euros en 2025 – dépassant l’enveloppe initialement prévue de 3,6 milliards d’euros dans le budget en cours.
Plafonnement des aides en 2025
Afin de limiter le dérapage, le gouvernement prévoit d’imputer les demandes déposées à partir de septembre au budget 2026.
Surtout, celles-ci seront plafonnées à 13 000 nouveaux dossiers jusqu’à la fin de l’année.
Un quota qui sera réparti par territoire. Une fois qu’il sera atteint, « la plateforme sera fermée jusqu’à la fin de l’année » indique le communiqué du ministère du logement.
Des critères plus restrictifs
Les critères d’éligibilité seront eux aussi revus à la baisse, réservant le dispositif aux ménages très modestes dans un premier temps.
Le plafond maximum de travaux sera quant à lui ramené de 70 000 euros à 40 000 euros, pour les travaux permettant de sauter trois classes au diagnostic de performance énergétique (DPE). Les aides seront par ailleurs réservées aux passoires énergétiques classées E, F ou G.
Appliqués dès la rentrée, ces nouveaux critères devraient être conservés en 2026, même si la future enveloppe allouée à MaPrimeRenov’ dépendra des arbitrages du prochain budget.
« Arrêter le stop and go »
De même, le futur périmètre du dispositif – et son éventuel élargissement aux ménages aux revenus intermédiaires – n’est pas encore tranché.
« La seule chose qu’on puisse dire, c’est qu’il y aura MaPrimeRenov en 2026 » a assuré le cabinet de la ministre du logement Valérie Létard à l’AFP.
Fraudes
Insuffisant pour Guillaume Gontard. « On gère la pénurie » regrette le président du groupe écologiste au Sénat. « On a une demande de la société, les gens ont compris que la rénovation est une priorité. L’arrêt de ces subventions a déjà eu un lourd impact dans les territoires et sur toute la filière de la rénovation énergétique. Il faut les financements conséquents, et arrêter le stop and go ».
Le tour de vis sur MaPrimRenov’ est également justifié par la lutte contre la fraude selon le gouvernement – l’Etat ayant détecté 5000 cas de fraude avérée parmi les demandes d’aides pour les rénovations globales l’an dernier.