Déficit record : « C’est un événement exceptionnel qui est lié à des recettes fiscales bien moins élevées que ce que nous attendions », plaide Bruno Le Maire

Le ministre de l’Economie tente d’expliquer sa feuille de route pour réduire le déficit public et le ramener sous la barre des 3 % du PIB, en réduisant les dépenses de l’Etat comme des collectivités territoriales.
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Sous le feu des critiques des oppositions depuis l’annonce d’un déficit public beaucoup plus élevé que prévu, Bruno Le Maire prône la « méthode », la « fermeté » et le « sang-froid » pour parvenir à l’objectif affiché par le gouvernement : revenir sous les 3 % de déficit public en 2027. Avec 5,5 % du PIB, le déficit public porte la dette française à 110,6 % du PIB. De quoi faire dire au sénateur LR Jean-François Husson que « la politique du gouvernement est en situation d’échec », et que le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, ‘est discrédité et décrédibilisé ».

Présent au Sénat mardi matin pour une audition, le ministre a tenté d’expliquer ce dérapage des finances publiques. « C’est un événement exceptionnel qui est lié à des recettes fiscales bien moins élevées que ce que nous attendions ». Cette baisse des recettes fiscales n’est pas liée à une croissance moins élevée que prévue, puisque celle-ci s’est avérée à peu près conforme aux prévisions du gouvernement, mais « parce que l’inflation a diminué beaucoup plus rapidement » que ce qui était envisagé ». « Cela a un impact sur les recettes de TVA, sur les recettes des cotisations salariales, sur l’impôt sur le revenu », soutient le ministre de l’Economie. Pour Bruno Le Maire, il n’y a pas d’alternative : il faut « compenser cet événement exceptionnel de perte de recettes ». « Cela demande une prise de conscience collective de la nécessité de réduire les dépenses dans tous les champs de l’action publique, le social, l’Etat, les collectivités territoriales. Il faut que chacun participe, fasse ses propositions pour que nous tenions cet objectif collectif : restaurer nos comptes publics », martèle le ministre de l’Economie.

 

 

Il faudra donc faire des choix et des arbitrages dans les semaines qui viennent. Dans le viseur des dépenses publiques, les collectivités territoriales s’inquiètent de voir leurs budgets et leurs dotations rabotés par l’Etat. Raison pour laquelle Bruno Le Maire tente de les rassurer : « Tout cela se fera dans le dialogue, la concertation, et sur la base d’une libre décision des collectivités locales ». Le ministre tient à insister sur les spécificités des différentes collectivités territoriales. « Quand vous prenez les Départements, ils ont des dépenses supplémentaires, notamment les dépenses sociales pour les mineurs isolés qui sont très importantes. Donc il faut en tenir compte. Il ne s’agit pas d’arriver en disant vous allez faire ceci ou cela ». « Nous aurons l’occasion d’en rediscuter à l’occasion du Haut conseil des finances publiques locales qui se tiendra la semaine prochaine. Ce sera l’occasion de réunir toutes les parties prenantes autour du Premier président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici », a expliqué le ministre.

Dans la même thématique

Hydroelectric power plant in Fessenheim, France – 26 May 2024
5min

Économie

Prix de l'électricité : « EDF n'est pas une banque de subvention » affirme son PDG

Interrogé par la commission d’enquête sénatoriale sur les aides publiques aux entreprises mardi 22 avril 2025, Luc Rémont, PDG de l’énergéticien EDF pour encore deux semaines, a vanté la compétitivité de l’entreprise détenue à 100 % par l’Etat et rappelé que son entreprise n’était pas là « pour subventionner la décarbonation » des industriels.

Le

Déficit record : « C’est un événement exceptionnel qui est lié à des recettes fiscales bien moins élevées que ce que nous attendions », plaide Bruno Le Maire
3min

Économie

Pour l’ancien patron de Danone, « des ouvriers sont infiniment plus engagés pour leur entreprise que n’importe quel patron »

L’ancien Président-Directeur Général de Danone a assurément une vision du monde différente de la plupart de ses homologues. Dans le milieu de la finance, ses vues sur l’écologie et la justice sociale détonnent. Au micro de Rebecca Fitoussi pour l’émission Un monde, un regard, il revient sur son parcours et détaille comment les épreuves de la vie l’ont amené à devenir un patron différent des autres qui prône plus justice climatique et de justice sociale.

Le