Déficits : le sénateur Husson accuse Bruno Le Maire de « camouflage »

Le rapporteur LR du budget au Sénat s’inquiète que les dépenses « aient augmenté de 30 milliards d’euros » comparé à décembre, « c’est une dérive supplémentaire ». « Je ne suis pas là pour être inquiet, je suis là pour être déterminé sur le rétablissement des finances publiques » a assuré le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, devant le Sénat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un avertissement sur la signature française. Vendredi, l’agence de notation Fitch a abaissé la note du pays, invoquant les fortes tensions sociales autour de la réforme des retraites. La note française baisse d’un cran, de « AA » à « AA – ».

Interrogé lors des questions d’actualité au gouvernement au Sénat ce mercredi par les sénateurs Stéphane Demilly (Union centriste) et le rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson (LR), le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a assuré que « la France n’a pas de difficulté à lever de la dette sur les marchés. (…) Le spread avec l’Allemagne a peu évolué, (…) preuve qu’il y a une véritable solidité de la France quand elle émet de la dette sur les marchés ». Pour baisser les finances publiques, le ministre s’appuie sur « la revue des dépenses publiques », « les assises des finances publiques » et la « loi de programmation des finances publiques ».

« Dérive supplémentaire »

« Je ne suis pas là pour être inquiet, je suis là pour être déterminé sur le rétablissement des finances publiques avec des décisions très structurantes qui ont été d’ailleurs votées pour certaines par votre groupe, dont je salue l’esprit de responsabilité. Les premières décisions structurantes ont été la réforme de l’assurance chômage et la réforme des retraites », explique Bruno Le Maire, qui ajoute que « la deuxième décision très concrète va être la fin du bouclier tarifaire, la fin du gel sur les prix du gaz » et « la sortie progressive du plafonnement des prix de l’électricité » d’ici « fin 2024/début 2025 ».

« Vous vous dites, Monsieur le ministre, « déterminé ». Si j’en juge par les six années qui sont passées, le résultat qu’on constate aujourd’hui, c’est que vous avez singulièrement manqué de détermination », réplique Jean-François Husson, qui relève un problème : « Dans les chiffres du programme de stabilité, que nous allons envoyer à Bruxelles et que nous examinons ce soir, les dépenses par rapport à la loi de programmation de décembre ont augmenté de 30 milliards d’euros. C’est une dérive supplémentaire. Oui nous sommes déterminés, mais nous sommes déterminés pour un temps de vérité et non pas pour du camouflage », lance Jean-François Husson, qui regrette que le ministre ait « balayé d’un revers de main » des « pistes d’économies » proposées par les sénateurs LR en décembre dernier.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Ateliers de l’usine Petit Bateau à Troyes.
7min

Économie

Petit Bateau devient américain : Bonpoint, Carambar, LU, Doliprane … ces marques emblématiques passées sous pavillon étranger

Lancée en 1920, la marque de vêtements pour enfants Petit Bateau est rachetée par le groupe Regent, déjà propriétaire de DIM. Depuis une vingtaine d’années, de nombreuses marques tricolores sont tombées entre les mains de multinationales étrangères, souvent américaines ou asiatiques. Ces rachats interrogent sur la fragilité de la réindustrialisation française, également illustrée par la vente de grands fleurons industriels, souvent au cœur de véritables feuilletons politico-économiques.

Le

Remontée des taux d’emprunts de la France : « La situation est encore gérable, elle le sera moins dans un ou deux ans »
7min

Économie

Remontée des taux d’emprunts de la France : « La situation est encore gérable, elle le sera moins dans un ou deux ans »

En pleine incertitude politique, le taux des obligations françaises est revenu à des niveaux jamais observés depuis 14 ans et la crise des dettes souveraines de la zone euro. Une remontée qui s’accompagne d’autres indicateurs préoccupants pour la France, mais dont les effets sur le coût de la dette se feront ressentir au long cours.

Le

Face au « poison de la dette », la majorité sénatoriale veut maintenir son objectif de 40 milliards d’économies dans le budget 2026
6min

Économie

Face au « poison de la dette », la majorité sénatoriale veut maintenir son objectif de 40 milliards d’économies dans le budget 2026

Les groupes du socle commun, les groupes de droite et du centre au Sénat, poursuivent leur travail pour des propositions budgétaires communes, malgré l’incertitude politique générée par le vote de confiance du 8 septembre. La Haute assemblée veut se tenir prête pour maintenir un effort significatif dans le budget 2026, proche de celui de François Bayrou.

Le