Donald Trump met ses menaces à exécution. Ce 26 mars, le président américain a annoncé que les Etats-Unis imposeraient, à partir du 2 avril, 25 % de droits de douane supplémentaires sur les véhicules fabriqués en dehors du pays. Une mesure qui s’ajoute aux taxes de 25 % annoncées mi-mars sur l’acier et l’aluminium.
Présent au Sénat pour l’ouverture des journées parlementaires du Parti populaire européen (PPE), le chef de file de la droite européenne Manfred Weber a mis en garde le président des Etats-Unis. « Donald Trump commet une grave erreur en construisant des murs commerciaux dont tout le monde va souffrir, Américains comme Européens », alerte l’Allemand.
Manfred Weber espère encore pouvoir « convaincre nos amis américains que ce n’est pas une façon de procéder » : « Nous devons maintenir des échanges commerciaux basés sur des règles sérieuses. Espérons que cette situation n’est que temporaire, et que nous pourrons rapidement nous remettre autour de la table, pour trouver une solution ensemble. »
La riposte européenne ne doit « pas simplement s’adresser au bourbon du Kentucky », prévient Gérard Larcher
Une perspective de dialogue qui semble pour le moment très loin, alors que Donald Trump menace d’ores et déjà l’Union européenne de nouveaux « droits de douane à grande échelle », si elle « travaille avec le Canada pour nuire économiquement aux Etats-Unis ». Lucide, Manfred Weber se prépare donc à une réponse européenne. « L’Union européenne représente 22 % du PIB mondial, c’est 25 % pour les Etats-Unis, nous jouons donc à forces égales », rappelle-t-il, « si Donald Trump souhaite agir unilatéralement, alors l’Union européenne doit riposter immédiatement. »
Venu assister aux journées parlementaires du PPE, le président du Sénat Gérard Larcher affirme également la nécessité d’une réponse européenne « proportionnée ». « Elle doit s’adresser à un certain nombre de secteurs sensibles, pas simplement au bourbon du Kentucky », affirme-t-il.
Les effets des annonces de Donald Trump se voient déjà sur les places financières à travers le monde. À la Bourse de Paris, en début de journée, les titres du groupe Stellantis ont déjà perdu plus de 4 % de leur valeur. Au micro de France Inter ce matin, le ministre de l’Economie Eric Lombard a également affirmé que ces menaces faisaient peser une « incertitude importante » sur la prévision de croissance du pays pour 2025, déjà révisée par la Banque de France pour passer de 0,9 % à 0,7 %.