Guerre commerciale : le ministre de l’Économie juge que la négociation est « difficile »

Le sénateur de Charente-Maritime Daniel Laurent (LR) a interpellé le gouvernement ce 4 juin sur les difficultés de la filière du cognac, malmenée à la fois par les taxes américaines et chinoises. Éric Lombard lui a assuré la pleine mobilisation de l’exécutif et une bonne coordination avec l’Europe pour parvenir à un accord, tout en jugeant le combat « difficile ».
Guillaume Jacquot

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Washington joue le chaud et le froid avec ses partenaires commerciaux. Le 25 mai, Donald Trump faisait marche arrière, en annonçant le maintien jusqu’au 9 juillet de la suspension des nouveaux tarifs douaniers imposés à l’Union européenne, afin de poursuivre les négociations. Ce mardi, le commissaire européen au Commerce disait « regretter fortement » les nouvelles surtaxes douanières imposées ce mercredi par la Maison Blanche sur l’acier et l’aluminium, estimant que cette nouvelle salve « n’aide pas les négociations » en cours.

Le représentant de la Maison Blanche au Commerce Jamieson Greer, qui s’était entretenu avec le responsable européen, considère pour sa part que les négociations « avancent rapidement ». En attendant, les filières très dépendantes du marché américain vivent dans l’incertitude, voire dans l’angoisse. Les producteurs de cognac, qui exportent 40 % de leurs produits outre-Atlantique, en sont l’illustration même. « Cette insécurité agit comme une véritable épée de Damoclès », s’inquiète l’un des parlementaires locaux, le sénateur de Charente-Maritime Daniel Laurent (LR). D’autant que cette économie a déjà été durement touchée par les mesures de rétorsion imposées par Pékin, en réaction aux taxes décrétées en Europe sur les véhicules électriques chinois.

Éric Lombard a « l’espoir » que l’Europe et les Etats-Unis convergent

Face au ministre de l’Économie Éric Lombard, auditionné au Sénat ce 4 juin, le sénateur a demandé ce que donnaient concrètement les actions entreprises par l’exécutif. « Je vous dois de partager la difficulté de la période sur laquelle nous sommes mobilisés pleinement. Nous sommes face à deux géants, face auxquels l’Union européenne se défend à armes égales, mais nous n’avons pas réussi à faire converger les objectifs […] Nous sommes dans un combat qui est difficile », a estimé le ministre.

Éric Lombard dit néanmoins avoir « l’espoir » que les positions se rapprochent. « Nous y passons tout le temps qu’il faut. Nous sommes bien coordonnés entre pays européens et avec l’Union européenne », a-t-il ajouté.

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