Hausse des dépenses militaires : « Il faut débattre ici, au Parlement », demande Jean-François Husson

Face à la hausse annoncée du budget de la défense, le rapporteur général (LR) de la commission des finances du Sénat a demandé au gouvernement si un budget rectificatif serait déposé d’ici cet été. Le ministre de l’Économie n’a pas donné d’élément sur le sujet. Il a simplement indiqué que l’effort budgétaire devrait être « accru » pour financer ces nouvelles dépenses.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Muscler les hausses de crédits, au-delà de ce que prévoit l’actuelle loi de programmation militaire, Jean-François Husson (LR) « partage » le cap fixé par le président de la République et le gouvernement la semaine dernière. L’adaptation est rendue nécessaire par l’instabilité du soutien américain en Ukraine. Mais le rapporteur général du budget au Sénat se demande comment cet effort « tout à fait inédit » sera financé. « Cet effort se ferait sans augmentation d’impôt, sans toucher à nos dépenses sociales et, vous venez de le dire, sans augmenter notre dette », a-t-il rappelé face au ministre de l’Économie et des Finances, Éric Lombard.

Le sénateur lui a demandé si un projet de loi de finances rectificative (PLFR) serait débattu au Parlement « d’ici à l’été ». Le ministre ne s’est pas engagé pour le moment sur le dépôt d’un budget rectificatif. « À ce stade, l’engagement que nous prenons devant vous, avec la ministre chargée des Comptes publics, c’est un effort de méthode. Nous allons dialoguer, chaque mois, au travers des rendez-vous que nous avons annoncés, de façon à préparer avec vous de façon transparente, de façon collégiale, cet effort nécessaire de la nation », a indiqué Éric Lombard.

Un effort budgétaire accru « dès cette année » car la France va « sans doute » participer à un maintien du cessez-le-feu en Ukraine

Selon le ministre, les nouveaux investissements dans l’industrie de défense nécessiteront un « changement de nos trajectoires » budgétaires et « un changement de nos habitudes ». Il a rappelé l’objectif d’un retour du déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2029, ce qui nécessitera « 40 milliards d’euros par an » d’effort budgétaire. « Cet effort devra être accru pour financer l’effort de défense, dès cette année, sans doute parce que nous allons participer au maintien du cessez-le-feu en Ukraine », a-t-il seulement annoncé.

La réponse n’a pas satisfait le sénateur, qui demande « du courage pour réformer », et la définition au plus vite d’une trajectoire budgétaire. « Je crains, au regard de la situation que l’on connaît, qu’il faille aller beaucoup plus vite. Il faut débattre ici, au Parlement, et rapidement. Car il faut donner la trajectoire, et on ne fera pas un bis repetita des augmentations de fiscalité, qui sont des augmentations presse-boutons, et sur lesquelles vous vous êtes engagé à ne pas revenir », a-t-il insisté.

Dans la même thématique

The independent winegrowers exhibition in Bordeaux
8min

Économie

« 200% de droits de douane sur le vin, c'est foutre en l'air toute la filière », alertent les sénateurs après l'annonce de Donald Trump

Donald Trump a menacé jeudi 13 mars d'imposer des droits de douane de 200% sur les alcools européens. Les professionnels se disent sonnés par cette annonce tandis que le gouvernement appelle à ne rien céder au président américain. Le secteur français, bien que leader dans ce domaine, apparait déjà fragilisé, entre la crise viticole d’un côté, et de l’autre des spiritueux bousculés par une forte remontée des taxes en Chine.

Le

DC: Trump Visits Capitol Hill with Taoiseach of Ireland Micheál Martin
7min

Économie

Augmentation des droits de douane : « Donald Trump cherche à fragmenter l’Union européenne » 

Après l’annonce de la réplique européenne aux droits de douane américains sur l’acier et l’aluminium, le ton continue de monter. En menaçant d’imposer des droits de douane de 200 % sur les vins et spiritueux européens Donald Trump, cherche à faire plier l’UE. Une stratégie qui vise à réduire le déficit commercial des Etats-Unis, mais aussi à démanteler certaines législations de l’UE.

Le