Hausse des droits de douane décidée par Trump : « Il n’est pas question de céder aux menaces des Etats-Unis », affirme Gérard Larcher

Donald Trump a annoncé une hausse spectaculaire des droits de douane pour les produits importés aux Etats-Unis, à hauteur de 20 % dans l’Union européenne. « C’est perdant-perdant », déplore le président du Sénat, qui appelle à une riposte ferme.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est un nouveau séisme pour l’économie mondiale. Donald Trump a dévoilé, ce 2 avril, l’élément central de sa nouvelle politique commerciale : une hausse massive des droits de douane, pour tous les produits étrangers importés aux Etats-Unis. « C’est perdant-perdant », réagit ce 3 avril Gérard Larcher, en marge d’un colloque organisé au Sénat en présence du Premier ministre. « Les risques de récession économique sont à nos portes », alerte le président du Sénat.

Sur la base de calculs qui restent encore très mystérieux pour les économistes, le président américain affirme vouloir instaurer des tarifs douaniers « réciproques », proportionnels aux taxes appliquées par les pays étrangers sur les produits venus des Etats-Unis. Les importations européennes doivent ainsi être taxées à hauteur de 20 %, les produits chinois à 34 %. Certains territoires écopent de 50 % de droits de douane, comme Saint-Pierre-et-Miquelon, qui est pourtant un archipel français.

Gérard Larcher appelle à « reprendre la discussion pour ramener les Etats-Unis à la raison »

« La réaction est indispensable, il n’est pas question de céder aux menaces des Etats-Unis », affirme Gérard Larcher, qui invite à « équilibrer » les droits de douane américains avec l’imposition de nouvelles taxes côté français et européen. La porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a déjà indiqué que l’UE était « prête à la guerre commerciale » avec les Etats-Unis. La riposte pourrait d’abord toucher les géants du numérique, les fameux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). « Les services numériques ne sont pas taxés aujourd’hui et pourraient l’être », affirme la porte-parole du gouvernement.

Si le président du Sénat juge la riposte indispensable, il appelle toutefois à poursuivre le dialogue avec les Etats-Unis. « Il faut que dans la relation transatlantique, dans le commerce international, nous retrouvions les voies de la discussion, du multilatéralisme », estime Gérard Larcher. « Il faut essayer de reprendre la discussion pour ramener les Etats-Unis à la raison », ajoute-t-il.

De son côté, François Bayrou a également réagi à l’annonce de Donald Trump, dénonçant « une catastrophe pour le monde de l’économie ». « Cela ouvre un temps d’incertitude qui remet en cause ce que nous avons mis tant de temps à construire, notre économie et la société française tout entière », alerte le Premier ministre. Ce jeudi, le chef du gouvernement participera à une réunion organisée à l’Elysée, avec les représentants des principales filières impactées par ces hausses de droits de douane.

Partager cet article

Dans la même thématique

Liquidation de Brandt : « Un gâchis insupportable », selon le sénateur du Loiret Christophe Chaillou
4min

Économie

Liquidation de Brandt : « Gâchis insupportable », « grande tristesse », les sénateurs du Loiret abasourdis

Après l’échec du projet de reprise partielle de la marque d’électroménager, sous forme de société coopérative et participative, le sénateur PS Christophe Chaillou estime qu’il faut s’interroger sur la difficulté à mobiliser les banques. La sénatrice LR Pauline Martin appelle à se pencher sur la politique de soutien à l’industrie du gouvernement.

Le

brandt
3min

Économie

Brandt en liquidation judiciaire : 700 emplois supprimés

L’industriel français Brandt, spécialiste de l’électroménager, a été mis en liquidation judiciaire ce jeudi 11 décembre. Le projet de Scop, soutenu par le groupe Revive et les pouvoirs publics, a finalement été rejeté par le tribunal des activités économiques de Nanterre, malgré un soutien financier de l’Etat. « Un choc et un coup très dur porté à l'industrie française », a réagi le président de la région Centre-Val de Loire.

Le

Hausse des droits de douane décidée par Trump : « Il n’est pas question de céder aux menaces des Etats-Unis », affirme Gérard Larcher
3min

Économie

Négociations commerciales entre grande distribution et industrie agroalimentaire : « Ça va être la guerre des prix habituelle », prédit Michel-Edouard Leclerc

Distributeurs et industriels viennent de lancer leurs négociations commerciales annuelles. Un rendez-vous souvent marqué par d’importantes tensions, mais qui sera cette fois encadré par une nouvelle charte destinée à assurer le bon déroulement des discussions. « On va aller chercher des baisses de prix pour les consommateurs français », promet Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres E.Leclerc.

Le