Hausse des droits de douane décidée par Donald Trump : « Une catastrophe », réagit François Bayrou

Pour le premier ministre, la hausse des droits de douane de 20 % imposée aux produits venant de l’Union européenne est une « immense difficulté » pour l’Europe et une « catastrophe » pour les Etats-Unis. Il alerte sur les « temps graves dans lesquels nous sommes entrés ».
François Vignal

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Après l’annonce par Donald Trump d’une série de hausse des droits de douane pour les produits importés aux Etats-Unis, dont 20 % pour ceux de l’Union européenne, le monde économique et politique est sous le choc. « Cette décision est une catastrophe pour le monde de l’économie. C’est une immense difficulté pour l’Europe. Je crois que c’est aussi une catastrophe pour les Etats-Unis et pour les citoyens américains », a réagi ce jeudi matin François Bayrou, répondant à Public Sénat, en marge d’un colloque sur la simplification à la Haute assemblée.

« L’idée que chacune des grandes régions du monde va se refermer sur elle-même et que la guerre commerciale doit être désormais la règle […] présente des dangers qui vont, hélas, se réaliser dans le temps », s’inquiète le premier ministre.

« Cela remet en cause notre économie et la société française tout entière »

Les mots du premier ministre sont forts, à la hauteur de l’événement. François Bayrou dénonce « le déclenchement par le président des Etats-Unis d’une époque de très grande instabilité et de perte de confiance. Le gouvernement de l’Etat le plus important de la planète qui se retourne contre ses alliés, qui n’est plus en solidarité avec eux, et qui déclenche une guerre commerciale contre ses plus proches… Nous, qui formions ensemble l’alliance des libertés, en Occident, du moins nous croyons que c’était ça. Alors cela ouvre un temps d’incertitude qui remet en cause ce que nous avons mis tant de temps à construire et qui remet en cause notre économie et la société française tout entière. Ce sont des temps graves dans lesquels nous sommes entrés », prévient François Bayrou.

Pour empirer la situation, la décision américaine arrive dans un contexte international qui rend les choses encore plus complexes, comme le souligne le premier ministre. Il cite « le covid, avec ses conséquences », « le déclenchement de la guerre en Ukraine », « toutes les incertitudes qui pèsent sur le Moyen-Orient et sur nombre d’Etats, je pense à l’Iran ou la Corée du Nord, qui ne respectent pas de règles ».

« Incroyables prises d’otage »

Face à l’urgence, François Bayrou a rappelé qu’Emmanuel Macron allait « réunir toutes les filières qui vont être touchées par ces incroyables prises d’otage » économiques. Le premier ministre participera à cette réunion prévue à 16 heures, à l’Elysée.

Pour la suite, « à nous d’inventer le nouveau monde qui doit venir. Et on en connaît une partie : que l’Europe accepte enfin d’exister comme une puissance capable de se défendre et de penser que ce sera l’avenir d’une relation différente et d’une économie différente ». Un saut dans l’inconnu en somme, où il n’est pas exclu qu’à l’arrivée, il y ait peut-être plus de perdants que de gagnants.

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