Il y a une responsabilité « totale » de Bruno Le Maire dans le dérapage des finances publiques, estime Charles de Courson

Invité de la matinale de Public Sénat, le député LIOT et rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée nationale Charles de Courson s’est exprimé sur l’état des finances publiques en France et a pointé du doigt la responsabilité de l’ancien ministre de l’Économie, alors que l’enquête sur le dérapage du déficit public se poursuit à la Chambre basse.
Clarisse Guibert

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Une responsabilité « totale ». Alors que la commission des finances de l’Assemblée nationale a lancé à l’automne dernier une enquête sur le dérapage du déficit public en 2023 et 2024, le député LIOT et rapporteur de cette même commission Charles de Courson blâme les ministres en exercice, et en premier lieu Bruno Le Maire, en charge de l’Economie et des Finances pendant sept ans.

Selon le parlementaire, « l’honneur d’un ministre est de dire, même si des erreurs ont été faites, « j’assume », sinon il n’y a plus de démocratie ». En effet, lors de son audition au Sénat dans le cadre d’une mission d’information sur « la dégradation des finances publiques » le 7 novembre dernier, Bruno Le Maire avait récusé toute « faute » ou « tromperie », mais parlait plutôt de « grave erreur d’évaluation des recettes » des services de Bercy.

« C’est un mauvais budget » déplore le rapporteur de la commission des Finances à l’Assemblée Charles de Courson

Sur les finances de l’année en cours, si le budget a été adopté définitivement le 5 février dernier, après l’échec de la motion de censure déposée par la France insoumise contre François Bayrou, le rapporteur général de la commission des finances à l’Assemblée s’estime insatisfait. En effet, pour lui, le texte budgétaire « augmente massivement les impôts » et « ne baisse pas la dépense publique ». C’est « tout sauf un budget austéritaire », répond-il aux critiques d’une partie de la gauche.

Qui dit « mauvais budget », dit impossibilité de tenir les objectifs de déficit fixé à 5,4% du PIB, selon Charles de Courson. « On ne peut pas redresser des finances publiques quand on n’a pas le temps devant soi, et qu’en plus on n’a pas de majorité » à la Chambre basse, s’insurge le parlementaire. D’après lui, l’instabilité politique, liée à la dissolution de l’Assemblée nationale et à la censure votée contre le gouvernement de Michel Barnier en décembre, empêche toute ambition en matière de redressement des finances publiques.

Et la dégradation des finances a un impact sur les citoyens, pour l’élu de la Marne : ils « sont inquiets parce qu’ils voient bien que cette façon de gérer les finances publiques n’est pas durable et amène le pays dans le mur », s’inquiète-t-il.

Conseil constitutionnel : il faut nommer des « hommes et des femmes intègres » et dont « on connaît l’indépendance d’esprit », estime le député Charles de Courson

Le député LIOT s’est également exprimé sur le choix du président de la République de proposer l’ancien président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel, après le départ prochain de Laurent Fabius, lundi 10 février dernier. Si Charles de Courson ne préfère pas s’exprimer sur l’incarnation, certaines qualités sont requises pour le poste, considère-t-il. En effet, intégrer le Conseil suppose de « l’intégrité » et une véritable « indépendance d’esprit », pour le député.

En la matière, le parlementaire a notamment salué le choix de Gérard Larcher de proposer le nom du sénateur Les Républicains Philippe Bas pour intégrer le Conseil constitutionnel. C’est « un bon juriste », qui n’est pas un « forcément un béni-oui-oui ».

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