Un coup de pouce sur le coup de pouce. Pour faire face à la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a mis en place en septembre dernier un chèque énergie exceptionnel de 100 à 200 euros pour 12 millions de foyers modestes. Pour faire face à l’hiver, le sénateur PS de la Moselle, Jean-Marc Todeschini, demande au gouvernement d’en remettre une couche, mais pour les territoires les plus froids. Il a écrit à la première ministre Elisabeth Borne pour lui demander, « dans un esprit de justice sociale », de « majorer (le chèque énergie) pour les habitants des départements aux températures moyennes hivernales les plus froides, des données qui sont disponibles auprès de Météo France ».
Dans sa missive, l’ancien ministre de François Hollande relève que le différentiel de température moyenne sur quatre mois d’hiver, entre la Moselle et les Alpes-Maritimes, « approche les 10 ° C ». La facture énergétique « n’a rien à voir ».
« C’est la double peine dans les régions les plus froides »
Contacté, Jean-Marc Todeschini précise être sur le fond « contre les primes », « mais pour l’augmentation des salaires et des retraites ». « Ce sont des usines à gaz, et j’y contribue avec ma proposition », reconnaît le sénateur socialiste de Moselle. Mais prenant acte du choix du gouvernement, il demande à ce dernier d’adapter son dispositif, rappelant une évidence : « Quand vous êtes au soleil, où il fait encore 27 degrés, et qu’ailleurs il fait 8 ou 9, ce n’est pas la même chose ».
L’idée de ce chèque énergie renforcé pour les zones les moins clémentes lui est venue de « l’assemblée générale des maires et les élus, qui ont l’impression qu’on les oublie. Et dans leur commune, ils ont des gens qui ont du mal à boucler leurs fins de mois ». « Je voudrais que le chèque soit majoré dans toutes les régions de France où il fait plus froid, et ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. Car c’est la double peine dans les régions les plus froides, qui sont étranglées : les gens ont des dépenses plus importantes pour se chauffer et les communes sont obligées de réduire les services publics, car elles doivent chauffer beaucoup plus et les dépenses sont multipliées par dix », alerte Jean-Marc Todeschini.
Dans le détail, à combien s’élèverait cette prime supplémentaire ? Et le département serait-il la meilleure échelle ? Jean-Marc Todeschini reconnaît que dans « les Alpes-Maritimes », entre « Nice, et des villages en haut, ce n’est pas la même température ». L’ancien ministre renvoie à Bercy et ses « très bons ordinateurs – ils savent les faire tourner ». Au gouvernement de voir « comment ils peuvent le faire, si dans des départements il y a des cantons plus hauts en montagne, et d’autres plus bas », où il fait moins froid.