Bordeaux vs Dijon D1F
Ballon de football durant le match de championnat de France de football feminin de Ligue 1 Girondins de Bordeaux contre Dijon football club Cote d or au Stade sainte Germaine de Bordeaux Sud Ouest de la France le 16 mars 2024 Fottball ball during the French Ligue 1 women's football championship match Girondins de Bordeaux against Dijon at the Stadium Sainte Germaine in Bordeaux South West of France on March 16 2024//VAQUERODANIEL_DVA-14/Credit:DANIEL VAQUERO/SIPA/2403162008

Football: Les droits de diffusion de la Ligue 1 attribués à DAZN et à beIN Sports pour la période 2024-2029

Hier, la Ligue de football professionnel a annoncé que les matchs de Ligue 1 seraient diffusés sur les plateformes DAZN et beIN Sports. Pour Laurent Lafon, président de la mission d’information du Sénat sur la financiarisation du football français, « c’est la fin d’un cycle, le cycle des illusions ».
Camille Gasnier

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« Les écrans ne seront pas noirs à la reprise du championnat », affirme Michel Savin, rapporteur de la mission d’information du Sénat. Pourtant, jusqu’à hier, rien n’était certain. Le 14 juillet, le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP) a pris la décision d’accorder les droits de diffusion de la Ligue 1 à DAZN et à beIN Sports. Pour la période 2024-2029, la plateforme britannique DAZN versera 400 millions d’euros par saison à la LFP et diffusera 8 matchs par journée de Ligue 1, tandis que beIN Sports assurera la diffusion d’1 match par journée contre 100 millions d’euros par saison. « Le fait que beIN Sports ait attendu le dernier moment pour concrétiser son offre montre qu’ils ne seront pas toujours là » pour diffuser les matchs de Ligue 1, souligne Laurent Lafon.

Un accord qui signe « la fin d’un cycle, le cycle des illusions »

L’accord conclu entre la Ligue de football professionnel, DAZN et beIN Sports prévoit 500 millions d’euros de recettes pour les droits de diffusion domestiques, et 160 millions pour les droits de diffusion à l’étranger. Un total de 660 millions, qui s’éloignent du 1,1 milliard d’euros évoqués l’année passée par Vincent Labrune, président de la Ligue de football professionnel ou des 863 millions d’euros envisagés dans le plan d’affaires prévisionnel présenté devant le fonds d’investissement CVC Capital Partners en 2022. Pour Laurent Lafon, « c’est la fin d’un cycle, le cycle des illusions, on ne peut pas vivre sur des perspectives de recettes qui sont uniquement le fruit d’illusions porté par certains ».

Si ces recettes sont déjà faibles par rapport à ce qui était prévu, Michel Savin fait remarquer que ce sont des sommes « sur lesquelles il faudra déduire certains montants : des charges, les contributions au fonds d’investissement CVC Capital Partners, à la Fédération française de football (FFF) et aux différents syndicats ». Pour le rapporteur de la mission d’information sur la financiarisation du football, « si les clubs avaient anticipé leur budget sur les montants annoncés, cela va poser problème. Il faudra qu’ils fonctionnent avec les montants finalement annoncés dans l’accord. On revient aux sommes du football professionnel des années 2005-2008 ».

Le football français ne peut plus vivre au-dessus de ses moyens

Pour faire face aux montants prévus dans l’accord révélé hier, le président de la mission d’information recommande à court terme de « trouver des mesures d’économies, au niveau des clubs et de la Ligue de football professionnel […], on ne peut pas vivre au-dessus de ses moyens, ce que le football français fait depuis plusieurs années ». A long et à moyen terme, « il est nécessaire que soient mises en œuvre des mesures de réforme. A l’heure actuelle, ce qui pilote le football français, ce sont des visions court-termistes, des visions financières. L’Etat, est totalement aux abonnés absents au niveau de la Ligue de football professionnel et au niveau de la Fédération française de football, qui a du mal à trouver sa place. Il faut que l’Etat et la Fédération trouvent leur place ».

Un nouvel appel d’offres d’ici 2026 ?

Si les diffuseurs des matchs de la Ligue 1 ont été désignés, rien n’est encore sûr en ce qui concerne la durée de cette diffusion. Une clause de revoyure pourrait être introduite dans l’accord dans l’objectif de mettre fin au partage des droits au bout de 2 ans et de lancer un nouvel appel d’offres. « Est-ce que le football français vaudra autant dans 2 ou 3 ans, je ne pense pas. Cela montre encore une fois l’illusion des responsables du football français » questionne Laurent Lafon. Néanmoins, pour Michel Savin, rien n’est certain sur l’évolution de l’offre de sports, et notamment au regard des changements des attentes des téléspectateurs. Mais pour le sénateur Les Républicains de l’Isère, « c’est le rôle de la société commerciale de faire évoluer l’offre que l’on peut mettre sur le marché ».

La mission d’information du Sénat sur la financiarisation du football français continue ses travaux. Même si le sujet des droits de diffusion de la Ligue 1 a rythmé les travaux des sénateurs, c’est bien la montée en puissance des fonds d’investissement, notamment de CVC Capital Partners, dans le financement du football français, qui constitue le cœur des travaux des sénateurs. Un rapport sera rendu en septembre. Pour l’heure, Laurent Lafon affirme qu’ « il est désormais assez clair que l’apport de CVC dans la commercialisation des droits a été inexistant ». Pour le président de la mission d’information, « il faut qu’il y ait un pilotage, par l’Etat et la Fédération française de football, l’Etat et la FFF ne peuvent pas s’en dessaisir ».

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