Auditionné par la commission des finances du Sénat ce 15 janvier, François Villeroy de Galhau a proposé d’abaisser le taux du Livret A à compter du 1er février, pour le porter de 3 % à 2,4 %. La proposition sera formulée aujourd’hui auprès du ministre de l’Economie et des Finances. Charge ensuite à Bercy de trancher sur le taux à appliquer. Au micro de France Inter ce 6 janvier, Éric Lombard avait de son côté annoncé une baisse de celui-ci « autour de 2,5 % ».
C’est la première fois en cinq ans que le taux de ce Livret, le placement le plus utilisé par les Français avec 57 millions d’épargnants, pourrait connaitre une diminution. Une décision justifiée, juge le gouverneur de la Banque de France devant les sénateurs : « Ce taux serait encore nettement supérieur à l’inflation, qui se situe à 1,6 %. »
Une baisse du taux du Livret d’épargne populaire, de 4 % à 3,5 %
En effet, depuis 2020, en raison de la flambée de l’inflation, le taux du Livret A avait connu une très forte progression, passant de 0,5 % à 3 % en l’espace de cinq ans. « Nous sommes désormais sortis des circonstances exceptionnelles et en train de gagner notre lutte contre l’inflation », précise au même moment la Banque de France dans un communiqué. « La fixation de ce taux à 2,4 % permettra d’amplifier le mouvement très positif de relance du financement du logement social et des collectivités locales observé depuis plus d’un an », ajoute l’institution.
En parallèle, François Villeroy de Galhau annonce aux sénateurs qu’il ne renonce pas pour autant au soutien de l’épargne des plus modestes. Il propose ainsi de maintenir le taux du Livret d’épargne populaire (LEP) à 3,5 %, « soit très significativement au-dessus de la formule mécanique qui donnerait un taux de 2,9 % », explique-t-il. Si la proposition de la Banque de France est suivie par le ministre des Finances, le taux du LEP connaitra ainsi une baisse, passant de 4 % à 3,5 %, mais à un rythme moins élevé que prévu.
Aujourd’hui, 11,7 millions de Français sont titulaires d’un LEP. Un chiffre qui doit encore progresser, appelle François Villeroy de Galhau devant la commission des finances : « Les banques peuvent et doivent faire encore mieux, avec l’appui d’une campagne d’information de l’administration fiscale vis-à-vis des 19 millions de Français pouvant être intéressés. C’est un vrai axe de développement cette année pour l’épargne populaire. »