Loi spéciale : « La situation est extrêmement préoccupante », considère le rapporteur général au Sénat

Le sénateur LR Jean-François Husson estime qu’il faut « aller vite sur la loi spéciale » et ensuite « se remettre au travail rapidement » pour doter la France d’un budget.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Cheville ouvrière au Sénat sur les textes budgétaires depuis 2020, Jean-François Husson n’aurait sans doute jamais imaginé auditionner un jour le ministre du Budget sur un projet de loi spéciale. Présenté en urgence ce mercredi, ce texte vise à assurer les financements pour les services de l’Etat au 1er janvier, et à faire la « jointure » avec le projet de loi de finances qui ne pourra pas être adopté en 2025, conséquence de la motion de censure qui a fait tomber Michel Barnier. « La situation est extrêmement grave, elle est tout à fait inédite, elle est préoccupante […] On n’avait pas besoin de ça », a jugé sur notre antenne le rapporteur général de la commission des finances.

« À la dérive budgétaire de 50 milliards d’euros du solde de nos comptes publics en 2024, s’ajoute aujourd’hui une espèce de point d’orgue, d’instabilité politique », énumère le sénateur LR de Meurthe-et-Moselle.

« Il faut aller vite sur la loi spéciale », insiste le rapporteur général du budget

L’audition du ministre de l’Economie, Antoine Armand, et de son homologue des Comptes publics, Laurent Saint-Martin, a vite montré les limites d’un texte technique, qui ne pourra contenir aucune disposition nouvelle. Seule la reconduction des mesures votées en 2024 sera possible. « On commence à mesurer un certain nombre de difficultés, de préoccupations qui gagnent nos concitoyens », constate le sénateur.

Le rapporteur général considère d’ailleurs qu’il « n’y a pas de sujet » sur le périmètre du projet de loi. Pas d’amendement possible pour indexer le barème des impôts, comme l’ont affirmé les ministres, et la veille, le Conseil d’État. « Il faut de la rigueur dans la vie. Il faut aller vite sur la loi spéciale. Et se remettre au travail rapidement pour doter la France d’un budget », presse-t-il.

Dans la même thématique

Loi spéciale : « La situation est extrêmement préoccupante », considère le rapporteur général au Sénat
7min

Économie

Aides aux entreprises : « Il y a sans doute des améliorations à faire pour plus de rationalisation et de transparence », selon Éric Lombard

Le ministre de l’Économie et des Finances, auditionné ce 15 mai par la commission d’enquête du Sénat sur l’utilisation des aides publiques versées aux grandes entreprises a appelé à « stabiliser les paramètres » du crédit impôt recherche. Il a aussi mis en garde contre la tentation de multiplier les « conditionnalités » dans les aides de façon générale. Il estime cependant que des marges d’amélioration sont possibles sur le front de la transparence des aides.

Le

Emmanuel Macron veut une refonte du financement de la Sécurité sociale : est-ce le retour de la TVA sociale ?
6min

Économie

Financement de la Sécurité sociale : Emmanuel Macron relance le débat sur la TVA sociale

Mardi soir sur TF1, le chef de l’État a estimé que le poids des cotisations, assises sur le travail, était trop important dans les ressources de la Sécurité sociale. Il souhaite que le gouvernement se saisisse du sujet, en ouvrant une « conférence sociale ». Parmi les pistes de substitution, le président de la République a évoqué la taxation de la consommation, de quoi raviver le débat sur la TVA sociale.

Le