Emmanuel Macron s’est dit « plutôt positif », sur le Mercosur jeudi 6 novembre, depuis Belém, au Brésil. Ce week-end, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a tempéré cette sortie, évoquant le refus de tout accord qui « condamnerait nos agriculteurs ». Un flou règne alors. Il n’en fallait pas plus aux syndicats agricoles pour monter au front. Ils sont près de 250 agriculteurs à manifester à Toulouse ce mercredi, où s’est rendu le président de la République.
Le sénateur centriste Franck Menonville s’est saisi de la séance des questions d’actualité au gouvernement, pour interpeller l’exécutif : « Nos agriculteurs ont besoin d’être rassurés ». En réponse, le ministre délégué chargé de l’Europe a défendu la position de la France : « Notre seule boussole, c’est la défense de nos intérêts agricoles ».
« Aujourd’hui, le compte n’y est pas »
Benjamin Haddad a précisé : « Nous avons formulé trois exigences à la Commission européenne, et aujourd’hui, le compte n’y est pas ». La première demande, une « clause de sauvegarde robuste, effective et activable pour protéger contre les déstabilisations dans nos marchés agricoles », repose sur « un mécanisme de surveillance […] et de réaction rapide pour pouvoir bloquer les importations, si on voit que nos filières sont déstabilisées ». Pour celle-ci, la « Commission européenne nous a entendus et a fait une proposition dans ce sens, qu’il convient d’examiner ».
Dans un second temps, le gouvernement français souhaite un « agenda ambitieux de mesures miroirs sur la dimension des pesticides et de l’alimentation animale ». Le ministre y voit une « mesure de bon sens » : « On ne peut pas demander à nos agriculteurs de respecter des normes et des standards dans la production, et aller ensuite importer des produits qui ne [les] respectent pas ». Enfin, troisième réclamation : « Des contrôles effectifs sur le plan sanitaire et phytosanitaire sur les produits importés, et dans les pays exportateurs pour assurer un contrôle effectif de nos normes européennes ».
« C’est à l’aune de ces trois exigences que la France se déterminera sur cette question du Mercosur », a poursuivi Benjamin Haddad. Et de conclure : « Que ce soit sur le Mercosur ou sur les négociations de la politique agricole commune, nous serons dans une fermeté absolue pour défendre les intérêts de nos agriculteurs ».