« Ne pas lâcher une seconde ! » : Sophie Primas espère toujours réunir une minorité de blocage contre le Mercosur

L’annonce d’Ursula von der Leyen sur la fin des négociations de l’accord Mercosur, vendredi, est intervenue alors que la France est toujours farouchement opposée à sa mise en œuvre. La ministre démissionnaire déléguée au commerce extérieur, Sophie Primas, enjoint désormais « à ne pas lâcher une seconde » pour trouver une minorité de blocage avec d’autres pays européens afin d’empêcher la ratification du texte.
Théodore Azouze

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Elle ne perd pas espoir. Sophie Primas, ministre démissionnaire déléguée au commerce extérieur et aux Français de l’étranger, assure qu’il est encore temps d’agir pour empêcher la mise en œuvre du traité de libre-échange Mercosur entre l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud. « Il ne faut pas lâcher une seconde » pour trouver une minorité de blocage, enjoint la responsable, invitée de la matinale de Public Sénat ce mardi 10 décembre.

Vendredi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait indiqué avoir mis fin aux négociations sur le texte de cet accord. « C’est une grosse déception pour les agriculteurs », a certes reconnu Sophie Primas ce matin. La dirigeante européenne a profité d’un déplacement au sommet des pays du Mercosur à Montevideo (Uruguay) pour annoncer la nouvelle. « Elle a profité du fait que la France ne soit pas en grande forme politique », a pointé Sophie Primas, alors que Paris est fermement opposé au texte en l’état.

Convaincre les eurodéputés de voter contre

Malgré tout, la ratification de l’accord reste selon elle « encore loin d’être appliquée ». La fin des négociations ouvre désormais une série de nouveaux rendez-vous européens avant la mise en œuvre de l’accord. Ursula von der Leyen doit d’abord présenter le contenu du Mercosur, mais aussi faire valider l’accord par la majorité qualifiée des États membres de l’UE, c’est-à-dire au moins quinze pays, représentant au moins 65 % de la population européenne. D’où la volonté française d’attirer de nouveaux alliés dans son camp.

Sophie Primas précise que les discussions menées ces derniers mois présagent de possibles changements de position de certains d’États membres sur l’accord commercial. « Il y a aujourd’hui des pays qui se posent des questions [au sujet du texte], qui ne s’en posaient pas », souligne la ministre démissionnaire. Qui pourrait concrètement voter contre ? « La Pologne s’est positionnée clairement, l’Italie a dit plus que ses doutes, la Belgique, l’Autriche, la Lituanie… », cite Sophie Primas.

La question du vote de ratification au niveau du Parlement européen pourrait aussi permettre d’empêcher la mise en application du traité. Les équipes du gouvernement français tentent de convaincre les eurodéputés de s’opposer au texte. « On fait ça un par un : on a pris un mapping de l’hémicycle européen et on cherche des alliés par parti, par pays. Les signaux ne sont pas mauvais », confirme ainsi Sophie Primas. Après l’annonce d’Ursula von der Leyen, l’Élysée avait elle aussi qualifié d’« inacceptable » l’accord négocié par la Commission européenne.

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