Deux mois après l’adoption dans la douleur du budget 2025, le gouvernement prépare une nouvelle série d’économies. Alors que les tensions commerciales sont à leur comble, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a annoncé ce mercredi matin sur RMC/BFMTV un effort supplémentaire de réduction de la dépense publique de 5 milliards d’euros.
« Plus d’économies pour financer par exemple un peu plus d’efforts sur la défense »
Il s’agit de passer du « quoi qu’il en coûte » au « quoi qu’il arrive », c’est-à-dire tenir « notre ligne de désendettement », quels que soient les événements, a expliqué Amélie de Montchalin au micro de Public Sénat, en marge des questions d’actualité au gouvernement du Sénat.
« On va réduire de 5 milliards d’euros de plus notre dépense, sur ce que nous pensions faire au départ », explique la ministre, avec à la clef des économies sur certains « budgets, qui seront présentées dans les prochains jours ». Mais « une partie, c’est de l’argent mis de côté », via « la réserve de précaution » de 9,1 milliards d’euros, « c’est-à-dire de l’argent qu’on n’utilise pas ». « Donc on va utiliser une partie de cette réserve », précise Amélie de Montchalin, qui évoque aussi « des mesures techniques ».
« Le but, c’est qu’il y ait des dépenses qu’on pensait faire, qu’on ne va pas faire, des dépenses qu’on fera plus tard, et aussi des endroits où on fera plus d’économies pour financer par exemple un peu plus d’efforts sur la défense. Notre but à la fin, c’est de tenir le déficit et sans augmenter les impôts et donc en réduisant nos dépenses », résume Amélie de Montchalin.
Conséquences de la hausse des droits de douane : « Nous n’avons pas de projet de relancer le quoi qu’il en coûte, nous n’en avons pas les moyens »
Quant aux entreprises touchées par la hausse de 20 % des droits de douane décidée par Donald Trump, « à ce stade », le gouvernement n’entend pas mettre en place d’aide financière. « Nous accompagnons les entreprises pour d’abord les informer, les aider à trouver de nouveaux marchés », explique-t-elle. Mais « nous n’avons pas de projet de relancer le quoi qu’il en coûte. Nous n’en avons pas les moyens. Et ce n’est pas ce que nous cherchons. Nous cherchons un commerce international qui fonctionne bien », soutient la ministre des Comptes publics.