Économie
Le patron des sénateurs Renaissance estime que l’année blanche, c'est-à-dire le gel des dépenses de l’État et des prestations versées par la Sécurité sociale, « dans les deux assemblées, semble faire consensus aujourd’hui ».
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« D’abord réduire. » Le rapporteur général de la commission des finances au Sénat, Jean-François Husson (LR) est catégorique, le « travail prioritaire » doit consister à « baisser les dépenses publiques ». Le sénateur a remis à François Bayrou sa contribution dans le cadre des pistes de redressement des finances publiques à opérer dans le futur projet de loi de finances pour 2026.
Accompagné du président du Sénat Gérard Larcher, du président de la commission des affaires sociales Philippe Mouiller (LR) et de la rapporteure générale du budget de la Sécurité sociale, Élisabeth Doineau (Union centriste), le sénateur de Meurthe-et-Moselle affirme que François Bayrou a accueilli « avec beaucoup d’intérêt » les propositions de la majorité sénatoriale. Comme l’an dernier, le Sénat est convaincu d’être la chambre qui donnera le la sur le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Le Premier ministre, qui doit annoncer ses arbitrages budgétaires le 15 juillet, est « visiblement déterminé », a ajouté Jean-François Husson.
Le rapporteur général précise que ses propositions pourraient permettre de dégager « de 30 à 50 milliards d’économies ». Le maximum de ces économies pourrait être atteint en 2027. Une proposition phare : l’année blanche. Le gel des prestations sociales dégagera une économie « de l’ordre de 5 milliards d’euros » sur les comptes sociaux, et une économie « de l’ordre de 10 milliards d’euros » sur le budget de l’État. Seuls le budget de la Défense, la charge de la dette et la contribution de la France à l’Union européenne, engagement international, ne seraient pas concernés par la reconduction des budgets à leur niveau actuel. « C’est un élément de proposition qui présente au moins un avantage, celui de proposer à tout le monde de prendre sa part », approuve Jean-François Husson.
Deux autres grandes séries de propositions sont évoquées. La première consisterait à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux qui partira à la retraite. Jean-François Husson veut également suivre le rapport de Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières, sur le coût du millefeuille territorial. Ses recommandations simplifiant la répartition des compétences locales, publiées en mai 2024, pourraient permettre d’économiser jusqu’à 7,5 milliards d’euros.
Invité à commenter la proposition du président du groupe Union centriste, Hervé Marseille, de mettre davantage à contribution les foyers les plus aisés, Jean-François Husson a estimé qu’il était prématuré d’aborder le volet fiscal. « C’est le débat d’après. On fait le maximum d’efforts pour réduire baisser la dépense publique », a-t-il répondu, évoquant l’éventualité d’un total d’économies insuffisant pour tenir l’objectif de réduction du déficit. « Je ne veux pas pourrir l’été des Français. »
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