Proposition de loi sur les influenceurs : accord entre députés et sénateurs
AP Photo / Bebeto Matthews

Proposition de loi sur les influenceurs : accord entre députés et sénateurs

Les deux assemblées parlementaires se sont entendues ce 25 mai sur une version commune d’une proposition de loi visant à lutter contre les dérives des influenceurs sur les réseaux sociaux et à mieux encadrer leur activité.
Guillaume Jacquot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ce sera probablement un coup d’arrêt à des pratiques abusives ou escroqueries, dans un secteur qui était jusqu’à présent encore mal cerné par la législation. La proposition de loi « visant à encadrer l’influence commerciale et à lutter contre la dérive des influenceurs sur les réseaux sociaux » est maintenant sur la voie pour être adopté définitivement. Le texte déposé par les députés Arthur Delaporte (PS) et Stéphane Vojetta (apparenté Renaissance) a fait l’objet d’un compromis ce 25 mai, dans la matinée, au cours d’une commission mixte paritaire entre députés et sénateurs.

Approuvé à l’unanimité d’abord à l’Assemblée nationale le 30 mars, puis au Sénat dans le même élan, après des modifications le 9 mai, le texte arrêté ce jeudi va désormais être transmis « prochainement » en séance publique dans chacune des deux chambres.

La proposition de loi doit poser une réglementation claire, pour éviter toute promotion trompeuse voire dangereuse, d’objets, de fournitures ou de services, par l’intermédiaire d’influenceurs. Au cours de la discussion, les parlementaires affirment avoir « clarifié les contours » de l’activité des influenceurs, notamment en précisant les responsabilités et les obligations qui pèsent sur eux. Le texte prévoit également de durcir les sanctions pour les personnes mal intentionnées.

« Une première en Europe »

En réaction, la présidente de la commission des affaires économiques du Sénat, Sophie Primas (LR) a salué une « une première en Europe pour éviter les dérives et arnaques ». Dans le même esprit, le ministre de l’Economie et des Finances Bruno Le Maire a qualifié ce texte d’ « avancée majeure » : « Un jour historique pour les influenceurs. Pour la première fois, les députés, les sénateurs viennent de reconnaître les influenceurs comme un vrai métier […] Et bien entendu, tous ceux qui trichent, qui ne jouent pas les règles du jeu seront sanctionnés. Je peux vous garantir qu’ils seront sanctionnés avec la plus grande fermeté », a réagi le ministre, dans une vidéo publiée sur Twitter.

« Le Sénat s’est montré particulièrement ambitieux en matière de protection des internautes, des consommateurs et de la jeunesse », s’est également félicité la sénatrice Union centriste Amel Gacquerre. La rapporteure du texte au Sénat considère que « les interdictions de promotion de l’abstention thérapeutique, des produits de nicotine, d’abonnements à des conseils ou des pronostics sportifs ou encore le renforcement des messages d’information aux consommateurs » constituent plusieurs des avancées du texte.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

PARIS: Rexecode/Medef, conference de presse de presentation des propositions du Front Economique
5min

Économie

Mobilisation des patrons : « Depuis la dissolution de l’Assemblée nationale, le Medef, mais aussi la CPME, reprennent la main », analyse Michel Offerlé

Le 13 septembre, Patrick Martin, président du Medef, a annoncé qu’une « grande mobilisation patronale » serait organisée, si les impôts des entreprises augmentaient dans le cadre du budget 2026. Même s’ils ne sont pas adeptes des manifs et autres chants révolutionnaires, les patrons se mobilisent bien pour défendre leurs intérêts. On fait le point avec Michel Offerlé, professeur émérite de science politique, professeur à l’ENS et spécialiste du patronat.

Le

Gabriel Zucman
7min

Économie

Taxe Zucman : les patrons ont-ils raison de s’inquiéter d’une éventuelle imposition des plus fortunés ?

De nombreuses figures du monde de l’entreprise ont exprimé ces dernières semaines leur rejet de la taxe Zucman, qui imposerait à hauteur de 2% le patrimoine des 1800 foyers les plus riches en France. La mesure, défendue par la gauche, est qualifiée de « contre-productive » par une trentaine de dirigeants de la tech. Qu’en est-il vraiment ? Réponse avec deux économistes aux visions opposées sur la question.

Le