Paris: Borne attends at the 105th session of the Congress of Mayors
David Lisnard and Andre Laignel. French Prime Minister Elisabeth Borne attends with wing party Les Republicains member, President of the Association of Mayors of France (AMF) and Mayor of Cannes, David Lisnard the 105th session of the Congress of Mayors organised by the "France's Mayors' Association" (AMF), in Paris, on November 23, 2023.//01JACQUESWITT_choix042/Credit:Jacques Witt/SIPA/2311231924

« Purge », « Asphyxie »…L’Association des maires de France alerte sur le budget 2026

Ce mercredi 29 octobre, conjointement aux discussions budgétaires à l’Assemblée nationale, s’est tenu la conférence de presse de l’Association des maires de France (AMF) à son siège parisien. Un préambule au 107ᵉ Congrès des maires de France, qui se tiendra du 18 au 20 novembre 2025. L’occasion pour l’association d’exprimer son indignation face au projet de loi de finances (PLF) 2026 et de réclamer davantage de « liberté » pour les communes.
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« L’État, c’est celui que l’on essaie de secourir quand il se noie, et qui tire par les pieds son sauveteur. » Sauveteur : voilà le rôle qu’André Laignel, premier vice-président délégué de l’AMF, attribue aux communes dans cette période de « désordre », « d’instabilité » et « d’hystérie » parlementaire.

« Une purge », « un hold-up organisé » : le maire d’Issoudun a martelé ses critiques sur le projet de loi de finances 2026. Son président, David Lisnard, n’a pas été en reste, évoquant un budget demandant encore plus d’efforts à l’action publique locale : « Ce que l’on nous présente à tort comme des économies sont en réalité des prélèvements supplémentaires. » En 2025, la Cour de comptes avait préconisé une coupe d’1.4 milliards d’euros pour aller jusqu’à 5.4 milliards. L’association à force de calculs évalue, elle, « l’asphyxie budgétaire » à 7.7 milliards d’euros l’amputation du budget des services publics locaux et du soutien à l’investissement. Ce « lacet budgétaire » semble se confirmer pour 2026, avec 4.6 milliards d’euros annoncés, contre les 7.5 milliards comptabilisés par l’AMF. « Si le budget est voté, il amènera à la récession », fustige André Laignel. Un abattage budgétaire ponctionné de « surprélèvements » rétorque le vice-président des Républicain.

« Dans un contexte de disette budgétaire et d’absence de majorité, il ne faut pas gâcher la chance de la décentralité »

 

Dans une lettre adressée à Matignon, l’AMF demande au gouvernement une décentralisation de l’action publique. « Celle-ci doit éviter les travers où l’État affamé cherche des financements partout », explique le maire de Cannes. « Dans un contexte de disette budgétaire et d’absence de majorité, il ne faut pas gâcher la chance de la décentralisation », convainc-t-il. « Le Premier ministre entend porter un nouvel acte de décentralisation à venir, mais on recentralise au présent », s’agace-t-il. « Liberté, liberté ! » Voilà ce que réclame plutôt la représentation des élus locaux — une valeur qui sera le mot d’ordre de ce 107ᵉ Congrès. « Liberté d’action, de s’engager, d’être, de décider », énumère avec engouement David Lisnard. Ce dernier souhaite libérer les maires des carcans administratifs qui contraignent leur action.

 

« Nous ne sommes pas le dernier kilomètre de l’action publique, mais les premiers »

 

L’ancien secrétaire d’État André Laignel rappelle que « le maire reste l’élu préféré des Français » et « un interlocuteur fiable ». Là où la parole de l’État est maintenant « un objet de musée » et « sa confiance une épave ». Autant d’arguments pour réclamer une subsidiarité ascendante : « Nous ne sommes pas les derniers kilomètres de l’action publique, mais les premiers » plaide David Lisnard. Au-delà des libertés, c’est une revendication souveraine qui est portée par les numéros un et deux de l’AMF « un transfert des pouvoirs réglementaires aux collectivités. »

Attendu de pied ferme à la clôture du Congrès le 20 novembre, le premier ministre Sébastien Lecornu, « enfin s’il est encore d’ici là » ironise David Lisnard, pourra se confronter aux doléances des maires.

Roch Paya

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