Une fenêtre de tir s’ouvre jusqu’à l’automne pour tenter d’aboutir à une révision de la réforme des retraites. Après avoir reçu ces derniers jours les partenaires sociaux, le Premier ministre se dit convaincu qu’il est possible de « rechercher une voie de réforme nouvelle, sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite », à condition que l’équilibre financier soit assuré.
Lors de sa déclaration de politique générale, prononcée devant les députés ce 14 janvier 2025, François Bayrou a estimé que les pistes proposées par les partenaires sociaux méritaient « toutes d’être explorées ». Promettant une « méthode inédite et quelque peu radicale », il va demander au préalable à la Cour des comptes de livrer « l’état actuel et précis du financement du système », des chiffres qu’il espère « indiscutables ». Le résultat de cette mission flash sera communiqué « à tous les Français ».
Les partenaires sociaux auront ensuite trois mois pour aboutir à un accord « d’équilibre et de meilleure justice ». En cas de succès, « nous l’adopterons », s’est engagé François Bayrou. « Le Parlement en sera saisi lors du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ou avant. Et si nécessaire, par une loi […] Si les partenaires sociaux ne s’accordaient pas, c’est la réforme qui continuerait à s’appliquer », a-t-il détaillé. Les organisations seront réunies dès vendredi pour ce « conclave ».
Qualifiant la réforme de « vitale pour notre pays et notre modèle social », le chef du gouvernement a salué « les efforts courageux » du gouvernement d’Élisabeth Borne, qui avait fait adopter dans la douleur la réforme au printemps 2023.