Économie
Comme leurs collègues députés deux semaines auparavant, les sénateurs ont refusé d’adopter le projet de loi d’approbation des comptes de l’Etat, année marquée par une dégradation du déficit public au niveau de 5,8 % du PIB.
Le
Par Romain David
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« On espère avoir un accord ». À quelques minutes de la reprise des négociations entre partenaires sociaux sur la réforme des retraites, ce lundi 23 juin, le patronat, accusé par les syndicats de bloquer les discussions, se dit prêt à poser nouvelles propositions sur la table. « On veut être constructifs, mais on ne va pas mettre en péril d’autres pans de l’économie qui sont menacés », a averti Patrick Martin, le président du Medef, lors d’un point presse.
Alors que l’éventualité d’un retour sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans a été enterrée, les discussions, supposées se terminer la semaine dernière, ont notamment achoppé sur les questions de pénibilité. Les organismes encore présents autour de la table ont finalement accepté le principe d’une ultime réunion (la CFDT, la CFTC, et la CFE-CGC côté salarié, face au Medef et à la CPME pour le patronat) ce lundi.
Alors que les syndicats défendent un système qui facilite les départs anticipés, le patronat préférerait axer les efforts sur la prévention et les reconversions. Ce lundi, Amir Reza-Tofighi, président de la CPME, a évoqué la possibilité « de départs anticipés pour les salariés dont l’exposition à l’usure sera constatée par un médecin ». En échange de quoi, le patronat « propose de revenir sur une partie du système des carrières longues qui est aujourd’hui trop généreux ».
Concernant le départ sans décote à 67 ans, c’est-à-dire l’âge à partir duquel un salarié peut prétendre à une pension à taux plein même sans avoir cumulé le nombre suffisant de trimestres, le Medef et la CPME proposent un abaissement à 66 ans et demi, « indexé sur l’espérance de vie ce qui permet de ne pas avoir un système qui se dégrade sur le long terme ».
« Nous sommes très attentifs à deux enjeux qui fondaient la réforme Borne : équilibrer nos régimes sociaux dans la durée et améliorer notre taux d’emploi », a déclaré Patrick Martin. Le patron du Medef a insisté sur lignes rouges du patronat : ne pas aggraver les équilibres financiers issus de la réforme de 2023, et ne pas alourdir les prélèvements obligatoires sur les entreprises, « qui en supportent déjà bien assez ».
La CFDT et la CFE-CGC ont accusé lundi le patronat de « torpiller » les négociations avec ces nouvelles mesures, la discussion étant supposée se concentrer sur le texte paritaire établi par Jean-Jacques Marette, l’ancien directeur général de l’Agirc-Arrco, chargé d’animer ce conclave. « Ce que le Medef veut mettre sur la table c’est du réchauffé », a dénoncé Yvan Ricordeau, en charge de la négociation pour la CFDT.
Ce matin, au micro de France Inter, Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, a évoqué « un moment de vérité ». « C’est la réunion de l’engagement, ce n’est pas une réunion de négociations, l’accord a été conclu la semaine dernière. On a convenu de se voir aujourd’hui pour savoir si l’équilibre budgétaire était au rendez-vous. Il l’est. Donc, il y a un accord à signature », a-t-elle déclaré. « Ça peut ne pas être la dernière réunion », a pour sa part estimé Patrick Martin.
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